Un Vietnamien et son fils, qui auraient vécu pendant quarante ans dans la jungle, ont été ramenés dans le village qu’ils auraient fui pendant la guerre du Vietnam, a indiqué, hier, un responsable s’inquiétant de leur capacité à s’adapter à leur nouvelle vie.
Des images de la télévision locale ont montré Ho Van Thanh, 82 ans, et son fils, Ho Van Lang, 42 ans, émaciés et vêtus de pagnes en écorce d’arbre, être emmenés mercredi, apparemment contre leur gré, le père porté dans un hamac et le fils les mains attachées devant lui.
Au début des années 1970, Thanh, alors membre d’une guérilla communiste, avait fui son village après la mort de sa mère et de deux de ses enfants lors d’un bombardement américain, emmenant avec lui son fils de deux ans, a expliqué Hoang Anh Ngoc, un responsable local dans la province de Quang Ngai, dans le centre du pays.
Mais les deux hommes, qui auraient vécu de fruits et de maïs qu’ils cultivaient, parlent à peine quelques mots de leur dialecte de la minorité ethnique Kor, ils risquent d’avoir du mal à s’adapter, surtout le fils, qui n’a connu quasiment que la jungle toute sa vie.
« Le fils a peur de la foule. Il ne parle pas aux étrangers (...), mais il parle un peu à sa famille », a noté Ngoc. Il est hébergé chez des proches, mais « évidemment nous avons peur qu’il retourne dans la forêt, nous le surveillons », a-t-il ajouté.
Le père en revanche, épuisé et placé sous traitement dans un hôpital local, est « trop vieux et trop faible pour s’enfuir », a-t-il estimé, notant que les autorités allaient leur construire une maison. Les deux hommes avaient déjà, par le passé, été arrachés à la jungle avant d’y retourner.