Le petit cimetière de Popian, dans l’Hérault, est une île au milieu des vignes, un modèle de tranquillité. Dans la nuit de vendredi à samedi, des voleurs de métaux ont pénétré dans ces lieux et emporté tous les ornements métalliques : vases en laiton, Christ, poignées de caveaux.
Trois jours après ce vol, les 350 habitants, sous le choc, s’indignent. « Ces gens-là ne respectent plus rien du tout. Pour moi, c’est une profanation de signes de la religion catholique. Cela tient du viol » s’exclame Bruno Rodier, des sanglots dans la voix. « L’impact est très important pour les familles du village. Aujourd’hui un cimetière est un site bien plus visité que l’église. C’est un lieu sacré, entretenu avec le plus grand soin. Ce sont nos racines. »
Sur la place du village, une vieille dame secoue la tête avec tristesse. « C’est incompréhensible. Dans ce cimetière reposent toutes les personnes que je connais, avec qui j’ai vécu pendant toute ma vie. Aujourd’hui encore j’ai de la peine. » « C’est une surprise pour nous tous. Ici, la délinquance est absente de notre vie quotidienne. Nous avons affaire à des professionnels », reconnaît Marie-Agnès Vailhé-Sibertin-Blanc maire de Popian.
Les gendarmes de Lodève ont ouvert une enquête. L’un d’eux avoue : « Le préjudice moral est disproportionné au regard de la valeur du butin. » 20 kg de métaux ont disparu, à peine 200 € de laiton, d’étain ou de cuivre.