Des rassemblements ont eu lieu mercredi dans plusieurs villes d’Espagne, émaillés d’incidents à Madrid, pour soutenir des habitants de Burgos, dans le nord du pays, qui dénoncent depuis plusieurs jours un projet jugé inutile et coûteux en temps de crise.
Cette poussée de mécontentement a débuté vendredi par un rassemblement qui a dégénéré en incidents et heurts entre manifestants et forces de l’ordre à Burgos, ville réputée tranquille, où du mobilier urbain a également été détruit.
Mercredi, pour le sixième jour consécutif, des milliers de personnes ont manifesté pour exiger le retrait définitif d’un projet d’aménagement d’une grande artère du quartier de Gamonal de Burgos et la remise en liberté des trois jeunes placés en détention provisoire.
Cette fois, la manifestation a eu lieu dans le calme, contrairement aux jours précédents où des incidents avaient éclaté et où une quarantaine de personnes avaient été interpellées. Le maire de Burgos Javier Lacalle a pour l’heure annoncé la suspension des travaux.
A Valladolid (nord), ils étaient environ un millier à manifester sous le slogan "Solidarité avec Gamonal", exigeant la remise en liberté des personnes en détention provisoire.
A Madrid, environ 500 personnes, dont des jeunes portant des cagoules et des capuches, ont défilé dans le centre de la capitale. Arrivés non loin du siège du Parti populaire (droite au pouvoir), la police anti-émeute a établi un barrage et a chargé à coups de matraque les manifestants dont certains avaient lancé des projectiles contre les forces de l’ordre, a constaté une journaliste de l’AFP.
La police anti-émeute a ensuite poursuivi des groupes de jeunes dans plusieurs rues du centre-ville où des manifestants ont incendié des poubelles et détruit du mobilier urbain. Onze personnes ont été interpellées et dix autres ont été blessées dont cinq policiers et cinq manifestants, a indiqué la police. Parmi les interpellés figure un pompier, selon la police, qui n’a donné aucun motif.
Selon la presse, il aurait eu un différend avec des policiers alors qu’il tentait d’éteindre un feu de conteneur-poubelle. Les manifestants dénoncent un projet inutile alors que les habitants de Burgos sont frappés comme le reste du pays par la crise précipitée par l’explosion de la bulle immobilière en 2008, un chômage record de quasi 26% et les coupes budgétaires. Ils réclament le financement de services publics comme des crèches plutôt que de nouveaux projets immobiliers.
Le maire socialiste de Ségovie, Pedro Arahuetes, a dénoncé mercredi un projet de huit millions d’euros, voulu par la présidence du PP de Castille-La Manche, de construction d’un palais des Congrès à Ségovie, s’interrogeant sur la nécessité de violences comme à Burgos pour que les opposants au projet qui préfèrent des investissements dans la santé ou autres services publics soient entendus.