Etant donné que le recrutement de volontaires pour les forces armées et de police afghanes se fait à marche forcée afin que ces dernières puissent assurer la responsabilité de la sécurité sur l’ensemble du pays d’ici à 2014, le risque d’infiltration par les insurgés est important.
Depuis près d’un an, la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), sous commandement de l’Otan, a mis en place, à l’initiative du général américain William Caldwell, un programme visant à former des agents de contre-espionnage pour repérer et identifier les recrues éventuelles qui tenteraient de s’infiltrer dans les rangs de l’armée afghane.
Ce risque est réel. Depuis mars 2009, 57 militaires, dont 32 américains, ont été tués au cours de 19 attaques ayant impliqué des soldats ou des policiers afghans et 64 autres ont été blessés. Et le phénomène s’est récemment amplifié puisque plus de la moitié de ces attentats ont été commis lors des 5 premiers mois de l’année. C’est d’ailleurs l’une des évolutions de la tactique du mouvement taleb…
Par ailleurs, les soldats et les policiers afghans ayant été retournés ou ayant des sympathies pour les insurgés ne commettent pas forcément eux-même des attaques. Ils peuvent fournir de l’aide, comme pour l’attentat récemment commis contre l’hôpital militaire de Kaboul par un kamikaze portant un uniforme de l’armée afghane, ou encore des renseignements. Parmi la dizaine de personnes arrêtées pour l’attaque contre le ministère afghan de la Défense, en avril dernier, figurent ainsi des officiers de haut rang, selon le New York Times.
Aussi, d’après le quotidien, l’armée américaine va envoyer au total 80 agents de contre-espionnage en Afghanistan pour passer au crible les profils des candidats à un engagement au sein des forces de sécurité afghanes et identifier ceux qui présentent des vulnérabilités pouvant être exploitées par les taliban.