Le meurtre de la députée britannique Jo Cox, à six jours du référendum sur le Brexit en rappelle tristement d’autres, survenus en Suède, aux Pays-Bas et en Allemagne.
Le meurtre de Jo Cox, la députée travailliste pro-UE, tuée par balles jeudi à Birstall (nord de l’Angleterre), a fait basculer dans le drame la campagne du référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne, à une semaine du vote.
Mais ce meurtre présente également de troublants points communs avec un autre drame, survenu en Suède il y a 13 ans.
Anna Lindh, ministre suédoise des Affaires étrangères
Le 10 septembre 2003, à quatre jours d’un référendum sur l’adoption de l’euro par la Suède, la ministre des Affaires étrangères Anna Lindh, 42 ans, est mortellement poignardée dans un centre commercial de Stockholm par un déséquilibré.
À ce moment là, les sondages indiquent que les Suédois vont voter majoritairement « Non » à la question d’adopter ou non l’Euro comme monnaie unique. La ministre, elle, appelait à voter « Oui ».
Or, les premières informations sur le drame posent la question d’un meurtre politique : Anna Lindh aurait pu été assassinée pour sa prise de position sur le passage à la monnaie européenne. Elle était en effet le fer de lance de la campagne pour le « Oui » à l’euro.
Malgré ce drame, le Premier ministre décide de maintenir le référendum. Plusieurs sondages indiquent alors que ce meurtre serait susceptible de faire basculer l’opinion, qui pourrait désormais voter « Oui ».
Finalement, les Suédois maintiennent leur position et disent « Non » à l’euro.
Arrêté le 24 septembre, le meurtrier Mijailo Mijailović avouera, longtemps après, qu’il avait agi par « haine envers les politiciens » en général.
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L’hypothèse de la violence la plus extrême utilisée pour manipuler l’opinion n’a rien de fantasmatique, à tel point qu’il est désormais possible de l’anticiper, comme l’a fait François Asselineau le 9 juin 2016 dans une interview pour Sputnik France :