« Certainement les instants les plus douloureux depuis les pogroms anti-chrétiens de 2004 ».
C’est par ces mots que l’évêque du Kosovo-Métochie, Monseigneur Théodose, illustre la profonde émotion dans laquelle est muée la communauté serbe de cette région aux lendemains de nouvelles séries de profanations de tombes orthodoxes dont certaines à l’explosif.
Chaque soir depuis deux semaines, les cimetières chrétiens du Kosovo-Métochie deviennent les théâtres d’attaques consternantes et indignes traduisant la folie de leurs auteurs et toute la haine antichrétienne qui se déchaîne dans cette province d’Europe.
Comme en témoignent des centaines d’autres cimetières serbes en ruines au Kosovo-Métochie, cette « guerre » contre les morts a débuté depuis de nombreuses années déjà.
Face à la répétition de ces actes de barbarie, au sentiment de douleur qui traverse les Serbes du Kosovo s’ajoute celui de la colère face à l’impunité de leurs auteurs.
Au-delà des condamnations de circonstances exprimées par la communauté internationale et les institutions du Kosovo, les responsables de ces attaques ne seront probablement jamais inquiétés ni identifiés à l’instar de ces quinze dernières années. Cette impunité manifeste mêlée à une absence totale de politique dissuasive signe un appel à la récidive.
Dans son communiqué officiel, le diocèse de Raska-Prizren exprime tout l’émoi de la communauté orthodoxe en soulignant que « cet acte de barbarie extrême témoigne malheureusement qu’aujourd’hui ce ne sont pas seulement les Serbes restés au Kosovo qui souffrent, mais que leurs parents défunts eux-mêmes n’y trouvent pas la paix. […] Ces images constituent un témoignage vivant aux yeux du monde civilisé du fait que le Kosovo-Métochie est de nos jours la seule partie du continent européen où même les morts ne peuvent reposer en paix. »