Corinne Gouget était connue pour son livre Additifs alimentaires : attention danger. Elle enquêtait depuis de nombreuses années sur les travers de l’alimentation industrielle, un combat qui ne plaisait pas à tout le monde. Il semble qu’elle ait décidé de mettre fin à ses jours dans le Sud de la France.
Corinne Gouget s’était employée à répertorier puis à décortiquer chaque additif alimentaire utilisé par les industriels. Ce faisant, elle avait identifié leurs dangers pour l’Homme et avait entrepris de sensibiliser la population, en mettant les consommateurs en garde contre ces substances. Bien sûr, son travail lui valait d’être détestée par les professionnels du secteur.
La nouvelle de sa disparition, d’abord rumeur, puis confirmée, a eu l’effet d’une onde de choc parmi ceux qui la connaissaient. « Elle laisse à notre société l’empreinte d’une femme battante mais fragile, et lègue un travail remarquable en vidéos, écrits et conférences qui nous alertent sur les dangers cachés de l’alimentation industrielle », note par exemple son ami Michel Sebban pour lui rendre hommage.
Suicide ou assassinat ?
D’après les constatations faites par les enquêteurs, et relayées par Midi Libre, « une femme a été percutée par un train lundi 22 juin, vers 22 h, dans les proches environs de la gare de Frontignan. Elle a été tuée sur le coup. L’hypothèse du suicide est privilégiée ».
Le site d’actualités locales Hérault H24 précise : « La victime se trouvait sur une voie ferroviaire, à quelques dizaines de mètres des quais principaux de la gare SNCF de Frontignan, quand le train est arrivé. Un sac de femme découvert non loin des lieux du drame a été récupéré par les policiers. » Dans ce sac, des effets appartenant à Corinne Gouget, notamment un chéquier, ce qui permettra de l’identifier (ce qui devra être confirmé par une analyse ADN car le corps « n’est pas identifiable »).
De nombreux lecteurs et sympathisants de Corinne s’interrogent néanmoins. La thèse du suicide leur semble inconcevable, parce qu’elle avait « de nombreux projets en cours et à venir, notamment un livre de cuisine » ; mais aussi parce que, selon certains internautes, elle se serait présentée à la gare avec ses valises. « On n’emmène pas ses valises lorsqu’on l’on veut se suicider », estiment certains sur les réseaux sociaux, qui pensent que la nutritionniste a été « poussée », et qu’il s’agit donc d’un « suicide assisté ».
« C’est un suicide », affirme son webmaster
Eric Buzin, le webmaster et ami intime de Corinne Gouget, nie toutes ces suppositions qu’il assimile à des rumeurs. « Pour moi c’est un suicide (…) Elle en avait juste raz la casquette de sa vie, elle s’est éloignée de la gare le long de la voie ferrée puis s’est jetée sous un train… En même temps, les gens l’ont poussée à se suicider, les lobbies pharmaceutiques et agro-alimentaires sont des assassins en puissance. C’est eux qui l’ont poussée au suicide. Pas besoin de quelqu’un derrière pour te flinguer… L’exaspération existe et c’est bien pire qu’un tueur à gage… », indique-t-il notamment sur son blog.
C’est désormais aux forces de l’ordre d’examiner les preuves qui permettront d’accréditer un scénario plutôt que l’autre. Pour l’instant, aucun élément n’a été communiqué à la presse, ce qui est tout à fait logique dans le cadre d’une enquête comme celle-ci.