Bonjour Monsieur Soral,
Environ un an après avoir découvert vos écrits et vos vidéos, je me lance enfin et je vous écris.
Je tenais tout d’abord à vous remercier pour l’excellent travail que vous faites tous les jours et tous les mois. Les vidéos du mois devraient être obligatoires pour tous les citoyens Français et plus largement, pour tous les francophones. Le monde a besoin de plus de gens comme vous. Ce que vous faites au péril de votre sécurité est admirable.
Je crois que beaucoup d’autres personnes publiques partagent vos opinions, mais n’ont pas le courage d’aller au bout de leurs convictions. C’est d’autant plus admirable que vous avez renoncé à un peu de gloire à la télévision, aux mondanités bling-bling et autres bénéfices reçus lorsque l’on est un client du « système ».
Je me permets maintenant de me présenter rapidement avant de vous expliquer en quoi vos théories m’ont ouvert les yeux sur ma vie au quotidien et les choix que j’ai fait.
Je suis diplômé d’une école de commerce, gavé aux thèses néo-libérales, que je n’ai jamais pu admettre, mais auxquelles je me pliais, comme étant la « doxa ». Car si on ne mord pas à l’appât, si on ne rentre pas dans le moule, impossible de trouver un emploi de cadre bien payé afin de rembourser l’emprunt (sur 15 ans) pour financer mes études. Car je viens de la classe moyenne, croyant à la méritocratie, où les meilleurs sont les plus compétents et qualifiés, je pensais qu’en étant plus instruit je mériterai plus.
Mais les quelques stages et confrontations à la réalité des entreprises capitalistes m’ont convaincu du contraire. Une certaine contradiction s’est développée dans mon esprit, je ne pouvais jouer la comédie du jeune diplômé d’école de commerce aux dents longues, je ne pouvais donc pas faire illusion lors de mes nombreux entretiens d’embauches infructueux.
Après plusieurs expériences éprouvantes et en décalage avec la situation promise de cadre supérieur, entrecoupées de périodes de chômage, j’ai pris la décision d’aller tenter ma chance dans un pays plus « performant ». En raisonnant à la manière d’un parfait petit capitaliste rationnel et froid, c’est-à-dire où le revenu annuel brut traduit le mérite d’une population ; ou tout simplement pour aller dans un pays moins « rétrograde » que cette société socialiste, quasiment communiste, qu’est la France, j’ai choisi de partir au Canada.
C’est avec un gout amer que j’ai quitté la France, en mettant sur le compte de mon échec à m’insérer dans la société ma propre incapacité à me « vendre » aux entreprises, et l’inaptitude de la France à s’adapter à la mondialisation.
Et c’est paradoxalement en m’éloignant de la France que j’en suis tombé amoureux. Cette distance physique ainsi que mon questionnement sur les raisons de mon départ presque forcé m’ont amené à rechercher des réponses au-delà des médias et des analyses traditionnelles (j’ai envie de dire officielles). C’est ainsi que j’ai découvert Pierre Jovanovic, Olivier Delamarche, vous-même et d’autres.
Je suis en quelque sorte sorti de ma caverne (merci l’Éducation Nationale et les médias), passé par un moment de quasi-déprime, qui arrive à toute personne découvrant une autre vérité. Et puis, c’est en en découvrant vos écrits et vidéos, en me réconciliant avec ce qu’était (et a toujours été) la France, c’est-à-dire une nation résistant à l’Empire et aux Anglais, vivant moi-même dans un territoire anglais, que j’ai compris toute la force et la beauté qui se trouve dans les valeurs, l’histoire et le patrimoine du territoire français et des Français eux-mêmes.
J’ai même été surpris de rencontrer une certaine admiration, une attirance pour la France de la part de nombreux étrangers présents ici, qu’ils soient Africains, Russes, Chinois, Slaves… Ces personnes ont encore une vision de la France indépendante, gaulliste ou bien, porteuse de valeurs universelles, d’égalité, peu importe l’origine sociale, la couleur de la peau ou la religion.
Vivant au Canada, pays moderne et multiculturel s’il en est (je vis à Toronto, la ville la plus multiculturelle du monde), j’ai eu un second choc en voyant se dérouler sous mes yeux tout ce que vous décrivez dans votre livre, et plus globalement, ce que veut le Nouvel Ordre Mondial.
C’est-à-dire un pays hôtel, où les individus, sans être citoyens canadiens, mais restés sur place un certain nombre d’années, ont le droit de voter ! Où un Africain en habit traditionnel, une Indienne vêtue d’un sari, une pakistanaise couverte entièrement sauf les yeux, un couple gay avec deux bébés dans une poussette peuvent se côtoyer sans n’avoir rien d’autre en commun que le sacro-saint Dollar et le fait de consommer.
En fait, l’acceptation de toutes les différences est poussée à un tel paroxysme que les gens ne relèvent même plus les différences. Ils sont éduqués de telle sorte qu’ils ne se posent aucune question et acceptent tout. À tel point qu’ils ne notent même pas certaines choses choquantes à toute personne ayant un peu de bon sens, comme cette fois-ci où, à une heure de pointe, un homme d’une cinquantaine d’années travesti en habit de petite fille (!) se tient au milieu du métro, avec jupette au-dessus de ses jambes velues, et qui ne provoque même pas un regard de la part des autres passagers.
Cet épisode m’a convaincu que ces évolutions de société que l’on voit dans tous les pays occidentaux ne sont pas du tout le fait du hasard, et je ne peux envisager une telle situation dans le pays qui m’a fait grandir et que j’aime (quand même).
Il y a quelques semaines, j’ai pu mettre à l’épreuve votre théorie expliquée dans "Comprendre l’Empire - Demain la gouvernance globale ou la révolte des Nations", lorsque j’ai vu la ville s’enflammer et pavoiser pour la Gay Pride alors que la fête nationale, tenue le week-end suivant, n’était pour les habitants qu’un jour férié de plus en été. Bref, lorsque les droits des gays sont plus importants que les intérêts de la Nation, il est temps de réagir.
Je terminerai cette lettre en précisant que je retourne en France d’ici quelques mois (il me tarde), afin de soutenir ce travail d’éducation de longue haleine. À défaut d’avoir pu élargir ma bibliothèque avec Kontre-Kulture et de rigoler avec les spectacles de Dieudonné, j’ai récemment souscrit à l’adhésion bienfaiteur afin de contribuer à la vie et à l’objectif de notre association.
Amicalement.
J.D