Quel est le point commun entre Skinheads Oi !, Waffen SS, Légion 88, Kontingent 88, État d’urgence, Panzerjager, Arianhord, Bunker 84, Robert Faurisson, Dieudonné, Vincent Reynouard, Hervé Ryssen, Alain Soral, les néo-nazis, le Parti nationaliste français et européen (PNFE), Radikal Korps, Bunker Korps, White Power Ku Klux Klan, Kristian Vikernes, Anders Breivik, le Front national, la blogosphère d’extrême droite, Fdesouche, Stormfront, Louis-Ferdinand Céline, Lucien Rebatet, Adolf Hitler, Noémie Montagne, Ahmadinejad, Facebook, Youtube, Abou Omar, AQMI, le Djihad, Abou Shaheed, l’État islamique et les djihadistes français ?
La « radicalité sur Internet », répond Marc Knobel [photo], directeur des études au Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), dans un rapport rédigé pour la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) et remis le 8 avril 2015 au Premier ministre Manuel Valls. Présentée comme le « fruit d’une année d’observation de ces phénomènes sur le Net et dans les réseaux sociaux en 2014 », l’étude, mêlant name dropping et amalgames à outrance, permet au CRIF, au nom des droits de l’homme, de réitérer son ordre au gouvernement de censurer Internet. Marc Knobel indique ainsi en conclusion du rapport :
« La mise en œuvre de la plateforme de signalement Pharos du ministère de l’Intérieur est un progrès. Ce dispositif, initialement réservé à la lutte contre la pédopornographie, a été étendu à tous les domaines, y compris le racisme. Mais il doit s’accompagner d’efforts financiers et humains supplémentaires car ils ne sont qu’une dizaine d’officiers de police judiciaire à recevoir et à traiter les signalements envoyés à la plateforme (133.000 en 2013). Enfin, lorsqu’un signalement est traité et si une suite est donnée, l’OPJ transmet les signalements au parquet, mais les retours ne sont pas systématiques. Deuxièmement, une meilleure coordination entre tous les services et une plus grande homogénéisation notamment entre l’Intérieur et la Justice est souhaitable. À ce sujet, la Commission nationale consultative des droits de l’Homme a indiqué que le faible nombre de poursuites engagées et de condamnations prononcées pour propos racistes peut laisser subsister un sentiment d’impunité. Troisièmement, il faut que l’ensemble des acteurs de la chaîne pénale porte une attention toute particulière au traitement de ces cas. […] il est nécessaire que les discours racistes les plus graves sur le net soient portés devant la justice. Il est temps d’affirmer haut et fort qu’il vient un moment où le nécessaire respect de la liberté d’expression se heurte à la non moins nécessaire protection des personnes visées par les menaces qui y ont été proférées. Et, tout comme dans le monde réel, le monde virtuel ne doit pas être le refuge de toutes les provocations, haines et violences qui bafouent constamment la nature humaine. »
Il s’agit de la quatorzième étude du CRIF et de Marc Knobel sur le sujet réalisée depuis l’an 2000 pour le compte de la Commission nationale consultative des droits de l’homme, une autorité administrative française créée dans le but d’ « éclairer l’action du gouvernement et du Parlement dans le domaine des droits de l’homme et des libertés fondamentales ». Dans Actualité juive (24 mars 2005), Marc Knobel expliquait sa démarche intellectuelle :
« Un jour j’ai croisé sur mon chemin Serge Klarsfeld et le philosophe Pierre-André Taguieff, j’ai appris d’eux. Et je me suis mis à combattre les néonazis. »