La scène choc s’est déroulée vendredi dernier dans le territoire occupé de Jérusalem-Est. Une journaliste israélo-américaine, Mairav Zonszein, a rapporté aujourd’hui l’information sur le site indépendant +972 : dans le quartier de Ras al-Amud, non loin du village de Silwan, une caméra de surveillance a enregistré les images de la brutale séquestration d’un jeune Palestinien par des soldats israéliens.
Alors qu’ils venaient de jouer au football, des adolescents ont vu s’approcher une voiture banalisée. Soudain, des hommes cagoulés surgissent du véhicule pour s’emparer de l’un d’entre eux. Les kidnappeurs sont alors rapidement rejoints par des militaires que l’on voit encercler la zone.
Selon le centre d’information IMEMC- une antenne médiatique animée par des journalistes palestiniens et étrangers, la vidéo a été divulguée par la Fondation Al Aqsa, une organisation caritative proche du Hamas. D’après ses responsables, l’adolescent capturé, âgé de 13 ans et dénommé Islam Jaber, aurait été conduit menotté dans un cimetière pour y être brutalement interrogé, les yeux bandés.
Les soldats auraient tenté, en vain, de lui soustraire des informations au sujet de ses camarades et de lui faire signer un document attestant de violations non clairement identifiées. A ce jour, le jeune homme portant des traces d’ecchymoses souffrirait de commotions cérébrales. Sa famille a fait savoir qu’elle poursuivrait en justice les officiers responsables et en appelle désormais à la communauté internationale pour qu’elle fasse cesser les violences israéliennes à l’encontre des Palestiniens, notamment les plus jeunes.
Comme le rappelle l’IMEMC, le Ministère palestinien en charge des Prisonniers a indiqué que l’armée israélienne avait capturé en 2010 plus de 500 enfants à Jérusalem et environ 250 sur le territoire de Gaza. Certains d’entre eux étaient âgés de huit ans. 92% des mineurs séquestrés ont fait état de tortures, brimades ou humiliations. Publié en 2009, un rapport alarmant de l’ONG Defence for Children International soulignait déjà l’aggravation continue des conditions d’arrestation et de détention des adolescents palestiniens par les autorités israéliennes.
Et l’impunité demeure la règle : comme l’a relevé dans cette étude l’association American Muslims for Palestine, sur 600 plaintes déposées entre 2001 et 2008 à l’encontre des interrogateurs de l’Agence de Sécurité Israélienne, aucune n’a donné lieu à une enquête judiciaire.