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Claude Guéant, l’art de la surenchère contrôlée

Le nouveau ministre de l’Intérieur de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, n’a pas tardé à s’imposer sur le devant de la scène politique ces derniers jours. Croisade, invasion migratoire, signe religieux… Un discours direct et sans concession. Mais derrière ces déclarations coup de poing se cache une autre réalité.

Un coup à trois bandes

Jeudi 17 mars, l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy reconnaissait sur Europe 1 que « les Français à force d’immigration incontrôlée ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux, ou bien ils ont le sentiment de voir des pratiques qui s’imposent à eux et qui ne correspondent pas aux règles de notre vie sociale. Nos compatriotes veulent choisir leur mode de vie, ils ne veulent pas qu’on leur impose un mode de vie ». Une critique acerbe, aux accents laïcs et assimilationnistes, des conséquences de l’immigration massive que subit la France depuis plusieurs années.

Dès le lundi suivant, Claude Guéant poursuivait sa stratégie médiatique en parlant de « croisade » à propos de l’intervention occidentale en Libye. « Heureusement que [Nicolas Sarkozy] était là. Parce que le monde entier s’apprêtait à contempler à la télévision des massacres commis par le colonel Kadhafi, heureusement, le président a pris la tête de la croisade pour mobiliser le Conseil de sécurité des Nations unies et puis également la Ligue arabe et l’Union africaine » déclarait-il au Figaro. Ainsi le ministre de l’Intérieur emprunte-t-il, l’espace d’un instant, les bottes de Sigefroi.

Enfin, jeudi dernier, il récidivait sur le même thème en s’attaquant cette fois aux signes religieux dans les services publics. Selon lui, les agents « ne doivent pas porter de signes religieux », ni « manifester une quelconque préférence religieuse ». Une évidence. Là où Guéant va plus loin, c’est lorsqu’il étend cette mesure aux usagers de ces services publics. Comme un nouveau cheval de bataille après celui du voile dans à l’école.

Comment résumer et analyser ces saillies autoritaires et soudaines ? Tout d’abord, l’on se doit d’éviter la bien-pensance du gauchiste de base, criant au fascisme avec un demi-siècle de retard. Le problème est bien plus complexe.

Derrière le discours, le but

Il est plus complexe car il ne concerne pas le discours en soi, mais bien son but. Croisade mise à part, les positions du ministre de l’Intérieur sont justes. Elles renouent parfaitement avec les vieilles valeurs assimilationnistes et souverainistes de la France, bien que trop diluées dans cocktail laïcard.

Cependant, la critique de l’immigration est une chose, sa régulation en est une autre. Depuis 10 ans de sarkozysme, de l’Intérieur à la Présidence, le gouvernement n’a rien changé à sa méthode. Du bruit, des grands mots et des gros sabots. Du karcher aux croisés, tout est fait pour séduire cet électorat de droite préoccupé par la sécurité, ainsi que celui du Front National qui serait susceptible d’être encore hésitant. Même Eric Zemmour, pourtant quelqu’un d’éclairé, semble naïvement séduit. Car derrière ces belles paroles, de facto, la réalité est tout autre.

Qu’on se le dise : la passivité de l’Etat face à l’immigration massive n’a pas son pareil. Avec plus de 200 000 entrants par an, dont plus de 50 000 clandestins, le gouvernement n’a pas de quoi être fier. Pourtant, c’est en coulisse qu’il claironne. Ces vagues migratoires arrangent bien le grand patronat, dumping social et baisse des salaires oblige, ainsi que l’oligarchie mondialiste, tout aussi satisfaite d’entretenir les tensions dans la France d’en bas. Quelques mascarades de façades permettront au "pouvoir" de maintenir, pour l’ignorant de base, son apparence autoritaire. L’affaire des Roms aussi bien que celle de la déchéance de la nationalité en sont de parfaits exemples.

Pour en revenir à Claude Guéant, en première ligne dans cette mascarade droitière de l’Etat avec ses déclarations coup de poing, il a lui-même fixé vendredi les objectifs d’expulsion pour cette année : 28 000. Pour faire dans le catéchisme, on nous parle ici « d’éloignements ». Mais que peuvent bien représenter ces 28 000 "éloignements" face aux 200 000 arrivants annuels - si ce n’est pas plus ? Rien. Une réalité bien loin de l’image véhiculée successivement par Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux et Claude Guéant à l’Intérieur.

Plutôt que de chercher à aider directement les pays d’émigration concernés, afin d’inciter ces gens à prendre racine chez eux, la classe politique, UMP comme PS, préfère cautionner cette situation vouée à l’explosion, à la guerre civile. Ces gens sont-ils plus heureux une fois arrivés sur notre territoire ? Le discours à l’allure autoritaire de Guéant les aide-t-il ? Et celui de SOS Racisme ?

Ainsi, la schizophrénie habile de l’UMPS fonctionne-t-elle à merveille. L’art de montrer du doigt d’une main celui que l’on fait venir de l’autre. N’est-ce pas là le projet mondialiste qui se cache derrière ce discours aux forts accents laïcs - pour ne pas dire maçons... ?

Chris Lefebvre

 






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