Dans son roman Le Juge, le plus américain des acteurs français dépeint un monde horriblement violent. « Les difficultés révèlent un homme », nous confie-t-il. Ça tombe bien, lui aussi a connu son lot de coups durs…
Votre héros, un justicier tueur, est un homme plein de failles. C’est un peu l’image que vous donnez dans les médias ces temps-ci…
Mon personnage n’a plus rien à perdre. Je me mettais dans sa peau en écrivant, en me disant que s’il m’arrivait la même chose, peut-être que je réagirais comme lui. Je suis Bélier ascendant Cancer, le feu et l’eau : un véritable extrême. Je suis plutôt calme mais je peux péter un plomb. Même si au bout de dix minutes, j’ai déjà oublié.
L’action du livre est ancrée dans l’actualité. Vous suivez les news ?
Oui, et je vois que le monde est plus violent qu’avant. Ça ne sert à rien de courir derrière les délinquants mineurs sur lesquels on va trouver 20 grammes de drogue. Il faut trouver celui qui en fait passer trois tonnes dans les ports. Vous seriez étonnée par exemple de voir le nombre de pseudo hommes d’affaires, de pédophiles protégés, qu’on connaît, dans la politique, la finance. Les affaires sont très vite étouffées…
Vous êtes un peu parano, non ?
Non, pas du tout ! Les exemples affluent : c’est comme quand on trouve des filles dans des caves à qui on file des gamelles comme à des chiens, qu’on bat, qu’on drogue ; ou la petite qu’on vend aux enchères sur le dark Web, et des sites comme Silk Road où on peut trouver tout ce qu’on veut et qu’on met souvent des années à fermer !