L’UMP Christian Vanneste, déjà fortement critiqué au sein de la majorité présidentielle pour ses prises de position en faveur de la défense de la famille traditionnelle, a été cloué au pilori par ses « amis » ces dernières heures. Quel crime a donc commis le député du Nord ? Il s’est tout simplement prononcé vendredi sur son blog en faveur de l’émergence « à moyen ou long terme » et non dans la perspective de 2012, d’une « droite large » regroupant le centre, l’UMP mais aussi le Front National, à condition qu’il « change » et « renonce » à certaines positions.

Le député Yves Jego, favorable au droit de vote des immigrés, a demandé au patron de l’UMP, Xavier Bertrand, « d’engager sans délais une procédure d’exclusion » à l’ encontre de Christian Vanneste ; le ministre de la Jeunesse et des Solidarités actives, Marc-Philippe Daubresse, a affirmé qu’ « il se trompe de stratégie et d’époque » ; le patron des députés UMP, Jean-François Copé, s’est déclaré « en désaccord total » ; la direction du parti sarkozyste par la voix du le porte-parole adjoint, Dominique Paillé, a estimé que ses propos « ont choqué tout à fait légitimement », précisant que le prochain « bureau politique en tirera les conclusions nécessaires » ; le collectif de la Droite Populaire, frange droitière du conglomérat UMP dont M. Vanneste est pourtant membre, s’est vivement désolidarisé de ce dernier par le biais d’ un communiqué cosigné par les députés UMP Philippe Meunier, Lionnel Luca et Jean-Paul Garraud…

Les propos incriminés de M. Vanneste n’ont pourtant rien de nouveau dans sa bouche. Ils ont été déjà tenus par lui sur l’antenne de Radio Courtoisie et cette semaine sur le Figaro.fr, ajoutant alors que « tant qu’on aura un ennemi à droite, on perdra les élections » et que le FN est « un parti comme les autres ».

Réagissant à la tempête suscitée par ses propos, Christian Vanneste a affirmé ne craindre « aucune sanction ». « Je serai heureux que l’on ait enfin une discussion sérieuse sur le positionnement de l’UMP sur certains sujets ». « Si l’UMP s’enlise à être un parti bourgeois ce n’est pas gagné… La droite populaire ce n’est pas qu’une question de mots… ».

Comme il l’ avait fait lors d’un entretien accordé au début du mois au site de l’hebdomadaire Marianne, M. Vanneste a précisé les conditions d’une éventuelle alliance avec le FN : « que l’extrême droite ne tienne plus de propos outranciers et qu’elle n’ait plus de comportement inacceptable ».Il s’y livrait aussi à une attaque en règle contre un Jean-Marie Le Pen qui aurait été responsable d’« une sorte de stigmatisation des idées de droite ». « Le Pen est le sergent recruteur de la gauche puisqu’il a brulé les idées de droite et interdit toute espèce d’alliance. Le Pen a été un merveilleux cadeau à la gauche, si on peut en finir avec ça, plus d’ennemis à droite, ça me va très bien parce que ce sera le moyen de gagner ».

Pour autant, interrogé sur « le cas Marine Le Pen », Christian Vanneste table sur une évolution positive : « on peut très bien imaginer que les gens évoluent, à partir du moment où ils deviennent raisonnables dans leurs propos et dans leur comportement, ils représentent la droite de la droite, comme cela existe dans tous les pays du monde sans que cela ne pose de problème aux droits de l’Homme ou aux grandes valeurs essentielles de la République. Vous avez ça dans tous les pays, ça n’a rien d’ingérable, la preuve en Italie même si certains coassent contre Berlusconi, c’est un pays dans lequel il fait bon vivre et qui n’est pas une menace pour les libertés essentielles des citoyens et des hommes ».

Sur ce site, comme cette semaine sur Le Figaro.fr, le député a donc jugé opportun de prendre comme exemple de cette inflexion politique allant dans le « bon sens » le parcours d’un « Gianfranco Fini (photo) qui a réussi à faire du MSI, héritier du fascisme, un parti de droite particulièrement fréquentable ».

Un exemple pourtant particulièrement malheureux si l’on en juge par le positionnement idéologique de M. Fini ces dernières années. Il se fait désormais le zélé défenseur et le fidèle propagandiste, sur le plan national comme international, de tous les mots d’ordre du mondialisme, de tous les reniements imposés par les oukases du Nouvel ordre mondial.

Enterrant notamment la loi qu’il avait présenté en juillet 2002 avec Umberto Bossi qui prévoyait l’entrée sur le territoire italien qu’aux étrangers munis d’un permis de travail et l’expulsion des clandestins, Gianfranco Fini n’avait pas protesté lorsque quelques mois plus tard, Silvio Berlusconi avait donné son feu vert à la demande émanant de la Démocratie-Chrétienne visant à régulariser des centaines de milliers de clandestins.

Dans la même veine, M. Fini s’est prononcé pour le droit de vote des immigrés en octobre 2003 et vante désormais, comme il l’a déclaré en mars 2009, les vertus de la « société multiethnique et multi-religieuse ». Aujourd’hui principal adversaire de Silvio Berlusconi dans le camp de la « droite » italienne, Fini avait préfacé en 2007 l’édition transalpine du livre du candidat Sarkozy. Tout un programme en effet…

L’opposition nationale en France, comme ailleurs, a-t-elle pour vocation de se transformer en simple force « supplétive du système », comme le dénonçait déjà Bruno Gollnisch évoquant il ya quelques années les reniements de M Fini ? La réponse pour le candidat à la succession de Jean-Marie Le Pen est clairement NON.

Comme il l’a rappelé sur LCI, invité du « Blog Politique » -émission consultable sur notre site- une alliance avec l’UMP telle qu’elle est à l’heure actuelle, est inenvisageable. « Je pense que l’UMP va exploser a-t-il déclaré. A partir de ce moment, est-ce qu’il ya aura dans cette mouvance une fraction qui sera sincèrement désireuse d’une entente avec le FN ? ».

« Cela ne pourra se faire que s’ils sont sincères, que s’ils l’expriment et que si c’est pour appliquer une partie de notre programme, c’est-à-dire de nos solutions pour résoudre le fond des problèmes. Pour le moment je ne vois pas de tels partenaires à l’horizon ».