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Chamagne : "La manœuvre dans la 4e dimension, c’est la guerre de l’information"

« Une fois qu’on a dit ça on peut se dire : puisque le fait de passer par la troisième dimension permet d’éradiquer les contraintes à la manœuvre en deux dimensions, il se pourrait bien que le fait de passer par la quatrième dimension permette d’éradiquer les contraintes des territoires de la troisième dimension. Qu’est-ce que la manœuvre dans la 4e dimension ? C’est la guerre de l’information. »

La conférence date du 26 février 2016 mais les principes de la guerre de la 4e dimension détaillés par Régis Chamagne et fidèles à Sun Tzu sont toujours valables aujourd’hui, on le voit en considérant l’importance de l’information dans le conflit mondial syrien.

« Il [Sun Tzu] est surtout célèbre en tant qu’auteur de l’ouvrage de stratégie militaire le plus ancien connu : L’Art de la guerre. L’idée principale de son œuvre est que l’objectif de la guerre est de contraindre l’ennemi à abandonner la lutte, y compris sans combat, grâce à la ruse, l’espionnage, une grande mobilité et l’adaptation à la stratégie de l’adversaire. Tous ces moyens doivent ainsi être employés afin de s’assurer une victoire au moindre coût (humain, matériel). » (Wikipédia)

Dans son ouvrage sur l’art de la guerre aérienne, Chamagne étudie les relations historiques structurelles entre le choc, le feu, la manœuvre et les quatre dimensions de territoires (le sol en 2D, le ciel en 3D et le temps en 4D avec l’information) qui entrent en ligne de compte. Il constate que les principes posés par Sun Tzu sont toujours d’actualité.

Cette conférence passionnante va ravir les amateurs de stratégie : elle trouve des applications dans le domaine de la guerre – que Chamagne développe avec brio et clarté – mais aussi de la politique, ou même de la séduction. Dans ces deux derniers cas, le choix du choc, du feu et de la manœuvre en fonction des contraintes des territoires fait la différence entre la victoire et la défaite.

 

Le blitzkrieg de Macron en 2017

Par exemple – notre illustration est volontairement simple – dans le duel à distance entre Macron et Fillon lors de la campagne présidentielle 2016-2017, les avions du candidat des républicains ont été écrasés au sol par les chasseurs de Macron. Ce dernier avait la maîtrise du ciel, de l’espace et du temps, puisqu’il tenait l’information, cette 4e dimension qui englobe les trois autres. À aucun moment les avions de Fillon, pourtant en nombre supérieur, n’ont pu décoller et inquiéter les troupes adverses. Qui ont avancé sans coup férir.

Macron était bien le maître des horloges, le maître du temps. La manœuvre a été subtile bien que déloyale, et Macron a vaincu à la Sun Tzu sans avoir subi de choc (le choc frontal en vue d’une victoire directe sur le premier champ de bataille venu), celui que les Grecs privilégiaient. Sa puissance de feu inférieure au sol (en novembre 2017 l’armement et les troupes de Fillon étaient infiniment supérieurs) a été compensée par sa maîtrise du ciel. Les faiblesses (travaillées) de l’ennemi lui ont permis de frapper au meilleur endroit et au meilleur moment.

Considéré comme le quasi-vainqueur de l’élection en novembre 2016, Fillon a été vaincu sans même pouvoir combattre en avril 2017.

Si l’on veut pousser l’analogie en grossissant le trait, Macron c’était un peu l’Allemagne de 1940 contre la France de Fillon. Mais n’insultons pas le passé.

 

 

Chamagne applique ses théories à l’intervention russe contre les groupes terroristes en Syrie qui a débuté en septembre 2015.

 

 

Approfondir le sujet avec Kontre Kulture :

 

Application à l’aviation et la défense russes en Syrie, sur E&R :

 






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17 Commentaires

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  • La guerre est déjà gagnée, inutile d’en parler.

     

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  • #1955496

    Sur son site sous-titré "Réinscrire la France dans l’histoire" (euh...), on trouve cette phrase pour le moins énigmatique : "D’après plusieurs médias, forcément de type [sic] conspirationnistes ou propagandistes, les SU-57 auraient utilisé des missiles air-sol hypersoniques contre des bunkers enterrés très profondément." Article "Des Soukhoï [re-sic]57 en Syrie" du 2 mars 2018...

     

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  • #1955552

    La première ligne de l’Art de la Guerre : « La guerre est une question d’une importance vitale pour l’Etat – C’est une question ordinaire de survie ou de ruine » et il rajoute : « Ceux qui sont en colère peuvent être ramenés à la joie, les morts ne peuvent être ramenés à La vie ». Notons que c’est le père Amiot (1718-1793), un jésuite missionnaire en Chine qui réalisa une première traduction française de ce traité qu’on lui disait être le plus important ouvrage militaire de l’Empire. Mais à l’époque, sa traduction passa totalement inaperçue. Ce n’est qu’au XXe siècle que l’Occident va réellement découvrir l’œuvre de Sun Tzu via une traduction… anglaise rédigée par Samuel Griffith (1906-1983), un général américain à la retraite, et publiée en 1963.

     

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  • #1955556

    Sun Tzu a une stratégie abstractive cohérente et holistique la (Doctrine ou point de vue qui consiste à considérer les phénomènes comme des totalités), il dit :

    -  « Si les ordres ne sont pas clairs, c’est la faute du général si les troupes n’obéissent pas, mais si les ordres ont été clairs (et ils l’ont été), alors c’est la faute des subalternes ».
    Définition de l’abstraction : Elle porte sur l’être de la chose, et l’intellect, dont la nature est de se conformer aux choses, ne peut ainsi distinguer que ce qui est séparé en réalité, comme lorsqu’on dit : l’homme n’est pas un âne.
    Définition de la séparation : L’abstraction peut séparer les choses qui ne le sont pas, en réalité, ou du moins certaines d’entre elles.

    Trois préceptes-clés :
    1) « Qui connait son ennemi comme il se connait, en cent combats, il ne sera pas défait ».
    2) « Remporter cent batailles, ne constitue pas le summum de talent ».
    3) « Le summum de cet art est de soumettre l’ennemi sans combattre ». (La doctrine Brzenzenski des néocons américains).
    Seule la victoire finale est belle.
    « Evite ce qui est fort, attaque ce qui est faible » (il se fiche de la gloire, il veut gagner).
    Tous ces principes mis ensemble et utilisés d’une manière holiste sont incassables, surtout s’il s’agit d’une guerre d’attrition pour atteindre mon but en dépensant le moins possible.

     

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  • #1955565

    3) La « Bleuite » le remède à une guerre « asymétrique » ?
    Le capitaine Paul-Alain Léger (1920-1999) né à Sétif , ville où commencera officiellement le début de la guerre d’Algérie le 8 mai 1945, est un officier parachutiste de l’armée française, combattant de la Seconde Guerre Mondiale, des guerres d’Indochine et d’Algérie. Ancien des SAS (Spécial Air Service) et du GCMA (Groupements des Commandos Mixtes Aéroportés) en Indochine, spécialiste de la guerre contre-révolutionnaire, où il est à l’honneur dans le livre de Jehan Morel (1933- ) Guérilla et Contre-Guérilla œuvrait dans les services du SDECE ( Service de Documentation Extérieure et de Contre-Espionnage). Il participera à la Bataille d’Alger dans laquelle l’armée française gagna en 1958 la guerre contre les égorgeurs du FLN.

     

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  • #1955668

    C’est d’une limpidité :)
    Par contre, tout cela fonctionne uniquement dans le cadre où les amis et ennemis sont bien identifiés et non mélangés, car de nos jours, sur certains théatres d’opérations (France, Turquie...), il faut aussi prendre en compte la déstabilisation intérieure (terrorisme, franc-maçonnerie, révolution colorée).

     

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    • Mélangés sur le terrain
      2) La guerre du Vietnam (1955-1975)
      Le général William Westmoreland (1914-2005) sera en retard d’une guerre (il joue et perdra comme Nang Wa), il n’a pas d’objectifs fixes, ni d’unités fixes à détruire. Devant lui se tient le général Vô Nguyen Giap (1911-2013) qui pratique des attaques Hit and run (attaques puis fuite dans l’ensemble du pays) et cela est similaire avec la technique de Sun-Tzu dans sa guerre contre Chu car il est important de dépasser son adversaire en stratégie, plutôt qu’en force brutale. Ce sont les tactiques et la stratégie qui entraîneront la défaite des USA.
      Sun Tzu dit : « A la guerre, le nombre seul ne confère pas d’avantages » et aussi : « N’avance pas en comptant seulement sur la pure puissance militaire ».
      Westmoreland veut tuer un maximum d’ennemis, Giap veut gagner le plus de territoires possible, il appliquera alors le premier précepte : « Qui connait son ennemi, en cent combats, il ne sera pas défait ! ». Dans cette position de mort les hommes deviennent des combattants valeureux et donnent tout ce qu’ils ont afin de gagner.

       
  • #1955708

    Le colonel Chassagne, voulant nous réveiller de la torpeur, décrit fort bien le fonctionnement de notre société société :
    https://www.youtube.com/watch?v=RBD....

    Synthèse de l’essentiel : 99 % des guerres sont des guerres de pillage, le système est prédateur à la fois en externe et en interne, sous les oripeaux de la civilisation, des droits de l’homme et de la démocratie. Sous forme de pyramide, au cœur du système, ceux qui dirigent masqués et que l’on ne voit pas sont les banques, elles ont un cordon sanitaire autour d’elles qui une garde prétorienne constituée de la classes politiciennes, des médias et des hauts fonctionnaires choisis avec soin ou achetés. En troisième cercle il y a les forces armées et les polices qui servent à protéger physiquement les deux premiers cercles contre la plèbe ou populace qui constitue le quatrième cercle (…) Depuis la loi de 1973, l’État doit se financer auprès des banques privées (…) Avec les intérêts de la dette, on pourrait chaque année en France construire 400.000 logements ou 500 hôpitaux, mais cet argent va aux banques (…) Il y a un mot français pour dire lobby, c’est corruption. Qui fabrique les lois en France ? À Bruxelles , il y a plus de 5000 cabinets de corruption où travaillent des juristes (…) Il n’y a même plus de semblant de démocratie. Manuel Valls a placé la cour de Cassation sous le contrôle de l’exécutif (…) Qui décide de la paix et de la guerre ? C’est l’Otan qui a mené des guerres illégales un peu partout dans le monde, des guerres prédatrices (…) Il va y avoir une grosse crise économique, la fin du capitalisme est proche (…) Nous assistons à la fin de l’hégémonie de l’armée américaine dépassée par celle russe (…) Assad a choisi le mauvais gazoduc et le système a en 2011 décidé de le renverser (…) Le système a lancé une fusée macron comme présenté hors des partis. Beaucoup de mousse et en dessous de l’amertume. L’étape suivante c’est la dictature, et d’ailleurs nous y sommes (…) Le système est en train de détruire tous les relais de l’Éducation, de façon que les élèves soient mis dans un tunnel le plus tôt possible, qu’il n’y ait plus de Culture générale. Il faut empêcher les gens de réfléchir. La télévision est une abomination. Ils appliquent le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley, sauf qu’à l’Est il y des peuples qui se lèvent et des nations qui se relèvent : la Russie, la Chine, l’Inde, l’Iran,

     

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  • a) La stratégie US
    Les américains sont prévisibles et agissent toujours selon la même tactique : bombardements intensifs (les bombes ne détruisent pas l’ennemi mais indiquent que les américains arrivent…), puis construction d’une piste d’atterrissage pour débarquer hommes et artillerie. Giap pense que devant les frappes d’artillerie ses troupes doivent tenir, et lorsque que les troupes US débarquent, il prépare des embuscades pour les éliminer, il ordonne à ses soldats de rester au contact (il n’a pas de soutien aérien), mais il comprend qu’en accrochant à la ceinture, il prive son adversaire du soutien aérien car les forces ennemies sont mêlées aux leurs (Hamburger Hill). Privant son adversaire de soutien aérien, il applique ensuite les techniques de guérilla, notamment grâce au hit and run ce qui oblige l’ennemi à montrer sa force et ses faiblesses, et la plus grande faiblesse des américains fut celle du peuple américain qui avait perdu la réalisation de gagner la guerre. Giap a réalisé cela dès le début, il n’a pas essayé de gagner sur le terrain mais de gagner sur le territoire des Etats-Unis (Woodstock, subversion des juifs, Joan Baez, Allen Ginsberg, Léonard Cohen, Bob Dylan) en retournant le peuple américain contre la guerre et il l’a gagnée.
    Les américains n’ont jamais été défaits sur le terrain mais Sun Tzu dit : « On ne gagne pas une guerre en gagnant des batailles », les Romains l’ont appris à leur dépens, ils se sont battus 40 ans en Espagne et 30 ans en Angleterre sans succès. L’erreur de Westmoreland est là : les batailles deviennent des fins et les militaires ne se demandent pas si cela mène au but ultime : BRISER LA VOLONTE. Giap lui était prêt à sacrifier 10 soldats pour un américain …

     

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  • b) L’offensive du Têt (31 janvier 1968)
    Giap était contre, mais ses supérieurs pour…sa ruse ? il annonce un cessez-le feu pour le Têt, mais en réalité il projette des attaques simultanées dans tout le Vietnam-Sud en appliquant Sun Tzu : « Pendant le combat emploie une attaque directe pour engager et une attaque indirecte pour gagner ». Mais sans soutien de la population. Pour acheminer le matériel les armes, ils utilisaient des souterrains et ne laissaient rien filtrer de leurs attentions appliquant encore Sun Tzu : « Que tes plans soient aussi noirs que la nuit, puis frappe comme l’éclair ». Giap avait également son réseau d’espions (comme le capitaine Léger), une connaissance précise de l’ennemi vaut 10 divisions, il obtient ainsi des informations précises à la minute près et poursuit son plan d’offensive.
    Le feu d’artifice débuta le 31 janvier, il devint rapidement meurtrier…
    Dans la guerre, il existe cinq principes fondamentaux de victoire :
    • Le climat
    • Le terrain
    • Le commandement
    • La doctrine
    • Et le plus important l’influence morale.
    L’influence morale doit signifier que le chef a le peuple derrière lui et l’erreur du Viêt-Cong lors de l’offensive du Têt fut bien celle-là, à Hué ils exécutèrent 5000 personnes (fonctionnaires, nonnes catholiques) les gens se dirent : Ce sont ces personnes qui veulent nous gouverner ! et cette brutalité s’est retournée contre eux. Le Têt est un désastre militaire pour le Viêt-Cong mais le concept d’influence morale de Sun Tzu est à double tranchant et les américains voyant ces cadavres de Viets à la télé s’émurent (le Nord Vietnam perdit 10000 hommes pour 250 américains) et voulurent la paix !
    En fait le contexte politique était beaucoup plus important que le contexte militaire et la guerre n’est qu’un moyen pour atteindre une fin et cette fin est toujours politique, pas militaire.

     

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  • #1955949

    Le meilleur moyen de vaincre un ennemi c’est dans faire un ami . Une bonne stratégie diplomatique devrait être le premier choix . Jadis le mariage entre couronnes servait a cela . On ne peut oublier pour autant que parfois c’est parmis nos amis que se cache l’ennemi . N’est-on pas jamais mieux trahi que par les siens ?

     

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