Même si les réactions sont globalement à la rigolade, certains (et c’est prévisible), accentuent le côté sataniste du rock. C’est agaçant, de prendre ça au sérieux, car les grands génies qui ont fait le rock des années 60 et 70 étaient peut être très talentueux sur le plan musical, mais très manipulables sur le plan des idées et l’industrie était en effet gérée par l’oligarchie mamonnique toujours en place aujourd’hui. Mais ça n’enlève rien au frisson et à l’adrénaline, qui me fait vibrer depuis que je suis petit, j’ai un groupe de rock progressif/psychédélique, nous sommes conscient que la majorité des grands artisans du rock ont été récupérés mais nous préférons nous intéresser à nos collègues d’aujourd’hui petits artisans de la musique qui font le boulot et creusent le sujet par plaisir, par dévouement et par fatalité car c’est une passion extrêmement puissante (tout cela vient du blues, une musique qui joue sur la notion de souffrance et sur la lutte entre le pêcher et la foi) et cette passion ne m’a jamais menée sur le chemin du consumérisme, de l’individualisme ou de quelconques valeurs sataniques, c’est plutôt l’esprit d’équipe (former un groupe c’est comme le mariage, on sait qu’on va devoir tout faire pour tirer le meilleur de la relation, où comme une équipe de sport foot où chacun tient son rôle au service du collectif et de son œuvre), l’élévation spirituelle, le travail et l’abnégation car socialement nous n’existons pas. Nous faisons le travail de creuser le sujet plutôt que de choisir le bon filon qui nous fera bosser pour le système et divertir la cours, c’est une quête, saine, un peu comme une religion. C’est pour ça que je comprend que les gens pieux soient choqués par autant de débauche comme on a pu en voir dans les années 70 apogée de l’industrie, où les groupes étaient bichonnés et croulaient sous des masses de fric, mais qu’il comprennent que ces gens là nous poussent, mes amis et moi, aujourd’hui, à continuer le travail musical qu’ils ont entrepris de manière noble, sans chercher à la base une célébrité ou une opulence qui n’a aucun sens et ne représente en rien une avancée de l’esprit. L’époque était moins à la vigilance, 30 glorieuses et arrivée du confort oblige, on peut donc leur pardonner, surtout avec tout ce qu’ils s’enfilaient.
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