L’ancien consultant de la CIA, Edward Snowden, accusé d’espionnage par Washington, était toujours invisible lundi à Moscou. Les Etats-Unis ont menacé la Russie de représailles pour avoir ignoré ses demandes d’extradition du fugitif.
WikiLeaks a affirmé qu’Edward Snowden était "en bonne santé et en sécurité", sans préciser où l’Américain se trouvait.
L’ex-consultant de la CIA, dont les Etats-Unis ont invalidé le passeport, a quitté Hong Kong dimanche avec "des papiers de réfugié" délivrés par l’Equateur, selon le site.
Les informations contradictoires se multipliaient sur le sort de M. Snowden, qui n’a manifestement pas embarqué à bord du vol Moscou-La Havane sur lequel il était enregistré et qui a décollé lundi en début d’après-midi. Selon une source proche du dossier citée par l’agence russe Interfax, il a sans doute déjà quitté la Russie.
Y a-t-il un Snowden dans l’avion ?
"Il a pu prendre un autre vol. Il est peu probable que les journalistes aient été témoins du décollage de son avion", a déclaré cette source. Mais une autre source au sein des services de sécurité de l’aéroport a affirmé à l’agence officielle Itar-Tass que M. Snowden se trouvait encore dans la zone de transit de l’aéroport Moscou-Cheremetievo.
Edward Snowden était censé partir à Cuba pour rejoindre ensuite l’Equateur où il a demandé l’asile politique. Mais selon une source au sein des services de sécurité de la capitale russe et des journalistes à bord de l’appareil, il n’était pas dans l’avion.
Il est arrivé dimanche à Moscou en provenance de Hong Kong, d’où il avait publié ses révélations fracassantes sur la surveillance opérée par les agences américaines. Il s’était réfugié à Hong Kong le 20 mai après avoir quitté son domicile de Hawaï.
Quel chemin sûr vers l’Equateur
Edward Snowden semblait se trouver dans la nuit de dimanche à lundi dans la zone de transit de l’aéroport, où il y a un hôtel. Dimanche soir, le site WikiLeaks avait annoncé qu’Edward Snowden était "en route pour la République d’Equateur par un chemin sûr afin d’obtenir l’asile".
Inculpé notamment d’espionnage, Edward Snowden encourt 30 ans de réclusion aux Etats-Unis. Le président équatorien Rafael Correa, qui ne s’était encore jamais exprimé jusqu’ici sur l’affaire, confirmé que l’Equateur analyserait avec "une très grande responsabilité" la demande d’asile de l’ancien employé de la CIA.
John Kerry se fâche
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a menacé lundi la Chine et la Russie de conséquences sur leurs relations en jugeant "très décevant" le fait que l’ancien consultant a pu voyager de Hong Kong vers Moscou. M. Snowden a "trahi son pays", a affirmé le chef de la diplomatie américaine, en visite en Inde.
Washington avait exhorté lundi Moscou à l’expulser pour qu’il réponde des charges contre lui, invoquant la coopération entre les deux pays. Des sources informées ont indiqué à l’agence Interfax que la Russie étudiait une demande d’extradition présentée par les Etats-Unis.