Le lieutenant-colonel Isaac Zida, nommé mercredi Premier ministre du Burkina Faso, a demandé au peuple burkinabè et à la communauté internationale d’"accompagner sans a priori" son gouvernement, dans sa première déclaration depuis sa prise de poste.
"J’en appelle à l’ensemble de la communauté nationale (et) internationale (...) à nous accompagner sans a priori pour gagner le challenge d’une transition apaisée", a déclaré le militaire. La communauté internationale avait exercé de fortes pressions sur l’armée pour qu’elle rende le pouvoir aux civils après la chute du président Blaise Compaoré le 31 octobre.
"Redonner confiance au peuple"
"Nous allons oeuvrer en toute humilité et dans un engagement sacerdotal et patriotique à redonner confiance à notre peuple" par l’"ardeur au travail", le "don de soi" et l’absence de "calcul égoïste du gouvernement", dont l’annonce interviendra "au plus tard dans les 72 heures", a déclaré M. Zida. Le lieutenant-colonel Zida a été nommé mercredi Premier ministre par le président intérimaire Michel Kafando, un ancien diplomate.
Méfiance
"Ce n’est pas la gueule de bois mais il y a un peu de ça", a réagi un diplomate après la désignation de M. Zida. "Personne ne va se tromper, c’est lui qui va diriger le pays". "La question des sanctions", déjà envisagées par les partenaires du Burkina Faso pour encourager un transition civile, "pourrait se reposer", a-t-il estimé.
Gouvernement de transition
M. Zida doit maintenant nommer les 25 ministres du gouvernement de transition. Selon les accords de transition adoptés par l’armée, les partis politiques et la société civile burkinabè, M. Zida et M. Kafando ne pourront légalement pas être candidats aux élections présidentielle et législatives de novembre 2015, qui marqueront la fin de la transition.