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Brésil : seul dans sa forêt depuis 26 ans, le dernier indigène Tanaru est mort

Voilà un génocide

Comme nous l’explique Wikipédia, l’Indien au trou (Índio do Buraco, en portugais) est le nom donné au dernier survivant d’un groupe ethnique inconnu d’Amazonie probablement massacré par les fermiers et les accapareurs de terre pendant les décennies 1980 et 1990. Depuis, l’homme, dont on estime qu’il est né vers 1960, a commencé à errer, seul, dans la région amazonienne située à l’ouest de Rondônia, près de la ville de Corumbiara. Son surnom vient d’un trou d’environ un mètre de longueur, un demi-mètre de largeur et plus de trois mètres de profondeur, qui est toujours retrouvé à l’intérieur des huttes de paille qu’il construit.

 

Connu sous le nom d’« Indien Tanaru », il a été retrouvé sans vie le 23 août dans une hutte en terre indigène Tanaru, « allongé dans le hamac et orné [de plumes d’ara] comme s’il attendait la mort », a annoncé durant le week-end la FUNAI, l’agence gouvernementale brésilienne pour les affaires indigènes. Celle-ci ajoute que « Tout indique que le décès est dû à des causes naturelles ».

Selon la FUNAI, la présence de groupes indigènes isolés au Brésil, sans contact avec le reste du monde, a été détectée dans 114 endroits différents. Plus de la moitié d’entre elles vivent en Amazonie et beaucoup sont menacées par l’exploitation illégale et à grande échelle des ressources naturelles dont ils dépendent pour leur survie.

Les registres de la Fondation nationale de l’Indien (FUNAI) mentionnent l’existence de l’« Indio do buraco » à partir de 1996, mais ce n’est que l’année suivante que les agents de la fondation ont pu établir un contact visuel avec lui. Bien qu’ils n’aient jamais communiqué avec l’homme, on suppose, sur la base de traces et de récits de tribus connues dans la région, que sa famille a été assassinée en 1995 par des personnes voulant prendre possession de terres indigènes.

Le corps a été transféré à Porto Velho pour autopsie, dans le but d’établir la cause du décès. Le 27 août 2022, l’expert autochtone Marcelo dos Santos a déclaré que l’homme devrait être enterré au même endroit où il a vécu et est mort, dans un mémorial construit par l’État, et que le territoire devrait être immédiatement protégé car il risque d’être envahi et dégradé.

Le documentaire Corumbiara (2009) est un long métrage racontant un massacre d’indigènes en 1985 dans la Gleba Corumbiara, dans le sud de l’État de Rondônia, et l’expérience du réalisateur Vincent Carelli avec ces amérindiens isolés. Il a remporté le prix du meilleur film au 37e festival du film de Gramado. Ce film ne semble pas exister en langue française, mais seulement en portugais. Ici, le film est sous-titré en anglais, ce qui le rend largement compréhensible par la plus grande partie des internautes.

Marcelo Santos, un employé de la FUNAI, accompagné du cinéaste Vincent Carelli, s’est rendu dans la région et a réussi à filmer des ustensiles et des traces témoignant de l’existence d’un ancien village dans le lieu indiqué, avant d’être chassés par un fermier qui leur a interdit de revenir.

En 1995, il retourne sur les lieux du massacre avec Carelli, à la recherche de survivants, et accompagné cette fois par des journalistes du journal Estado de S. Paulo. L’expédition prouve cette fois l’existence d’Indiens dans la région, filmés et photographiés dans le documentaire. Ils s’affichent dès lors à la Une des principaux journaux du Brésil. Les fermiers, en revanche, ont contesté les images en prétendant mensongèrement qu’il s’agissait de montages fabriqués par la FUNAI.

 

Si la vidéo ne s’affiche pas, voici le lien direct.

 

Ici avec les sous-titres en espagnol (nécessite un compte Vimeo, qui se crée en un clin d’œil avec n’importe quelle adresse électronique factice) :

 

Ici en qualité moyenne et uniquement pour les lusophones :

D’un génocide l’autre :

 






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