Le philosophe estime que le départ du dirigeant syrien est une question de temps. Il tresse des lauriers à Sarkozy sur la Libye mais précise qu’il votera pour la gauche en 2012.
Doit-on redouter l’instauration d’un pouvoir islamiste en Libye ?
Bernard-Henri Lévy : Pour l’instant, il n’y a pas de gouvernement à Tripoli, juste un Premier ministre. Donc, arrêtons de fantasmer.
Je connais un peu mieux ce pays, désormais, que les pisse-vinaigre parisiens qui croient que les révolutions se font en un jour : à l’heure où nous parlons, les partisans de la charia ou du retour de la polygamie sont une minorité.
Pourtant, le mot charia a été utilisé par le président du Conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdeljalil…
Je connais bien cet homme. Il est, avec Nicolas Sarkozy, l’un des personnages principaux de mon livre. Mais je vous signale juste un détail : s’il a conduit la guerre de libération, s’il est le président de l’autorité de transition, cette autorité n’a, comme son nom l’indique, pas vocation à légiférer sur ce que sera la Libye de demain.
Et croyez-moi : il y a, dans ce pays, des hommes et surtout des femmes qui n’ont pas sacrifié tout ce qu’ils ont sacrifié pour passer de la dictature de Kadhafi à une dictature islamiste.
Allez-vous continuer à vous impliquer en Libye ?
Oui, bien sûr. Il y a quelques jours, mon ami Hugues Dewavrin est venu me proposer l’idée de créer, à Tripoli ou à Benghazi, l’équivalent du centre André-Malraux qui a été ouvert à Sarajevo après la guerre de Bosnie.
Un centre qui défendrait les valeurs de la francophonie mais qui porterait aussi les couleurs de la démocratie. C’est simple. C’est concret.
Si j’ai l’occasion de rencontrer à nouveau, dans les semaines qui viennent, le président de la République, je lui en parlerai sûrement.
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