En Suisse, prêter assistance à une personne qui a l’intention de se suicider n’est pas un délit, pour autant que cette aide ne soit pas dispensée pour des motifs égoïstes. C’est ce que prévoit l’article 115 du Code pénal suisse. Dans la pratique, il est donc aujourd’hui possible d’aider un malade dont le diagnostic médical est sans issue à mettre fin à ses jours. La ministre de la justice helvétique voudrait modifier la loi pour permettre que cela soit également possible pour les malades chroniques.
La Suisse a développé une pratique plutôt libérale dans le domaine de l’accompagnement au suicide. Il existe des organisations privées, comme Dignitas ou Exit, qui aident les personnes qui veulent mettre fin à leurs jours.
L’assistance au suicide étant interdite dans de nombreux autres pays d’Europe, un nombre croissant de personnes – une centaine par année – viennent en Suisse pour bénéficier de cet accompagnement vers la mort. Au point que, dans les médias ou dans le monde politique, on parle désormais de « tourisme de la mort ».
Toutefois, la ministre de la justice helvétique, Eveline Widmer-Schlumpf, veut revoir la loi concernant l’aide au suicide et permettre l’extension de cette pratique aux malades chroniques (atteint de cancers, VIH, maladies cardio-vasculaire, Parkinson, etc). C’est ce qu’elle a indiqué dans l’édition de ce week-end du Sonntags-zeitung. « Madame Schlumpf estime que l’aide au suicide ne doit plus être limitée aux personnes atteintes d’une maladie physique incurable dont l’issue sera fatale à brève échéance , mais elle doit être étendue. » indique l’hebdomadaire zurichois. La commission nationale d’éthique avait pourtant formulé le souhait de durcir les règles de l’accompagnement au suicide. De même que la plupart des partis – UDC et PS en tête – jugent inutile de réviser la loi en vigueur.