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Après Gaza, Israël entre en guerre contre la Cisjordanie

L’opération « antiterroriste » lancée par Israël ce 28 août a déjà fait une dizaine de morts selon le ministère palestinien de la Santé. Un large dispositif militaire a été déployé par Tsahal à Turkalem et Jénine pour arrêter les membres des groupes armées palestiniens. Ce vendredi, l’armée israélienne a annoncé avoir tué trois « terroristes du Hamas ». Pour Israël Katz, ministre des affaires étrangères, l’opération doit permettre de « démanteler les infrastructures terroristes islamiques iraniennes » présentes dans les territoires occupés.

 

 

L’ONU a réagi à l’opération israélienne par l’intermédiaire de son secrétaire général, Antonio Guterres qui appelle à sa « fin immédiate » et exprime sa « profonde inquiétude ». Le quai d’Orsay a également fait part de son inquiétude quant à « l’intensité des attaques israéliennes visant notamment des écoles ou des abris de personnes déplacées et conduit à un nombre inacceptable de victimes civiles ». La France craint notamment une aggravation de la situation et alerte sur le risque de violation du droit international. Décryptage avec David Rigoulet-Roze, chercheur associé à l’Institut de recherches internationales et stratégiques (IRIS) et rédacteur en chef de la revue Orients Stratégiques (L’Harmattan). Entretien.

En quoi l’opération israélienne en cours en Cisjordanie se distingue-t-elle des précédentes ?

C’est probablement l’opération militaire la plus importante depuis 2002 et la deuxième intifada (débutée en septembre 2000). À l’époque Tsahal avait investi un certain nombre de centres urbains du territoire théoriquement administré par l’Autorité palestinienne issue des accords d’Oslo. Aujourd’hui, le contexte est néanmoins différent car il s’est produit la tragédie du « 7 octobre ». Même si la Cisjordanie est verrouillée par d’innombrables check-points quadrillant tout le territoire occupé et n’est pas dans la même situation que Gaza où se déroule une guerre ouverte. L’objectif est d’éliminer les principaux chefs des groupes armés qui sont apparus et développé, notamment à partir de mai 2021 avec la katiba (« bataillon », en arabe) de Jénine formé par un noyau composé de membres du djihad islamique mais rejoint par des activistes d’autres organisations à la fois du Hamas et du Fatah pourtant en concurrence avérée, puis à Naplouse début 2022 avec la katiba emblématique dite Areen al-Oussoud (« Tanière aux lions »), dont le chef sera tué en octobre 2022, mais qui servira de « modèle » pour la constitution d’autres groupes comme celui de la katiba de « réaction rapide » de Tulkarem.

Cette dynamique a pris de l’ampleur après le 7 octobre et on retrouve d’ailleurs les villes de Jénine et de Tulkarem comme cibles principales des opérations majeures « anti-terroristes » menées par Tsahal aujourd’hui. L’armée israélienne a ainsi investi le camp de Nour Shams de Tulkarem – ce camp de quelque 13 000 réfugiés palestiniens créé en 1952 est l’un des 19 camps de réfugiés de Cisjordanie – où le commandant de la brigade éponyme des brigades d’Al Qods (branche armée du djihad islamique), Mohammed Jaber, alias Abou Shuja, a été tué le 29 août lors d’un échange de tirs. Elle a également éliminé dans le camp de réfugiés de Jénine, le chef de la katiba issue des brigades Ezzedim al-Qassem (branche armée du Hamas), Wissam Hazem le lendemain 30 août. Une autre opération s’est déroulée dans le camp de réfugiés d’al Faraa proche de la ville de Tubas tournée vers la vallée du Jourdain et qui n’était jusque-là pas spécialement connue pour être un fief de groupes armés ce qui signifie la prolifération de ces groupes de manière plus ou moins récente.

[...]

C’est la raison principale de l’opération israélienne ? Une intervention qui devrait donc se prolonger dans le temps ?

Les autorités israéliennes parlent une vaste opération « anti-terroriste » mais qui prend de plus en plus une forme de guerre compte tenu des moyens engagés (bulldozers géants qui défoncent les routes à la recherche de dispositifs explosifs enfouis, nombreux blindés, hélicoptères de combat, drones et diverses forces spéciales). À tel point d’ailleurs que le ministre des Affaires étrangères, Israël Katz, un « faucon » du gouvernement Netanyahou parle d’une « guerre dans tous les sens du terme » à l’instar de celle menée à Gaza – avec l’idée sous-jacente de la possibilité de l’ouverture en Cisjordanie (Judée-Samarie biblique) parmi les « sept fronts » récemment mentionnés par le Premier Ministre Benjamin Netanyahou et coordonnés depuis Téhéran (l’actuel front de Gaza, et les autres putatifs, celui de la Cisjordanie, du Liban avec le Hezbollah, celui de la Syrie et de l’Irak avec les milices pro-iraniennes, et celui du Yémen avec les Houthis, avec en toile de fond, mais ne jouxtant pas directement l’État hébreu, le lointain front iranien). Israël Katz évoque même le principe « d’évacuations temporaires » pour mener les opérations militaires. Ce qui ne laisse pas d’interroger sur d’éventuels calculs renvoyant à une possible expulsion des Palestiniens hors de Cisjordanie, comme ouvertement souhaitée par les ministres d’extrême-droite Bezalal Smotrich et Itamar Ben Gvir. Un scénario qui fait très peur à la Jordanie dont la population est déjà majoritairement composée d’une population d’origine palestinienne et a la hantise d’une nouvelle Nakbha (« catastrophe » en arabe) comme en 1948.

Y’a t-il un risque de déstabilisation de la région tant au niveau sécuritaire qu’humanitaire avec la crainte de déplacements de population ?

Le risque existe d’une déstabilisation régionale et notamment de la petite et fragile Jordanie – allié privilégié des États-Unis – mais dont le désert serait utilisé par la force Al Qods iranienne depuis la Syrie pour faire transiter des flux incontrôlés d’armes et des engins explosifs sophistiqués destinés à être utilisés pour des attentats-suicides dans les villes israéliennes. En outre, l’Iran et ses mandataires dont le Hamas – issu de la mouvance « frériste » qui demeure influente en Jordanie – exploiteraient stratégiquement la guerre à Gaza pour saper la stabilité et la souveraineté du royaume hachémite ainsi que l’accord de paix d’octobre 1994 entre la Jordanie et Israël.

Lire l’article entier sur publicsenat.fr

Résistance, et non terrorisme

 






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20 Commentaires

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  • #3415986

    Ces personnages sont non seulement des assassins mais en plus des fouilles merde

     

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  • #3415987
    Le 31 août à 17:38 par L’alpiniste
    Après Gaza, Israël entre en guerre contre la Cisjordanie

    Nous pouvons voir l’expansion des valeurs de la république !

    Vivement la révolte des nations !

     

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  • #3415988

    Tout est clair les faucons ultra droitistes veulent dégager le terrain depuis 48, il ne veulent pas de palestiniens sur leur territoire, ils n’en veulent que quelques exemplaires pour jouer un simulacre de démocratie mais en fait ils veulent le terrain de toute entité palestinienne, soft genocide.

     

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    • #3416157
      Le 1er septembre à 06:12 par JeVousDétesteTous
      Après Gaza, Israël entre en guerre contre la Cisjordanie

      Comme la plus grande majorité des ochlocrates aujourd’hui, "ils" tolèrent les GOY uniquement pour leurs basses besognes, fabriquer leurs privilèges et tout le standing de nantis qui va avec, qu’ils soient Palestiniens, Arabes, Africains, Chinois ou encore Français "Chrétiens" blancs évidemment et aux alentours de la cinquantaine, etc. Les sionistes sont juste des imposteurs comme l’étaient les Pharisiens du temps de Jésus. Ils illusionnent notre monde de leur pseudo-intelligence, sauf qu’un cerveau sans la synchro avec les mains, si tant est que les synapses soient connectés avec cohérence, ça ne construit rien évidemment mais surtout ça ne bâtit rien avec pérennité. Les fameux marchands du Temple avaient investi un édifice qu’ils n’avaient "fabriqué" de leurs mains. Cette idée est suffisante pour ranger ces sous-hommes dans une des catégories les moins vertueuses. D’ailleurs, nous pouvons étendre cette pensée à notre merveilleuse société Occidentale actuelle, dont la plupart des acteurs se vautrent dans le tertiaire ou dans des économies surfaites non créatrices de valeur. Jouer à la spéculation inflationniste entraine les mêmes conséquences depuis la nuit des temps. Si nous remontons à l’australopitèque, je ne suis pas certain que celui qui ne chasse pas mange à sa faim, et à cette époque, la femme dans son apparence naturelle, n’avait d’autre choix que pratiquer les câlins (le sexe) contre de l’énergie et la protection (alimentation). Comme l’explique très bien Delavier, celle qui se donnait le plus avait les faveurs de tous les hommes et était de ce fait à l’abri avec l’espoir de procréer plus en sécurité. Foncièrement, notre mécanique de subsitance n’a pas pris une ride et nous pouvons vérifier ce trait humain à chaque période eschatologique. D’ailleurs, Julius Evola explique ce caractère humain dans la doctrine aryenne et la nécessité pour les Hommes de se confronter à la guerre pour atteindre une verticalité spirituelle qui disparaît à chaque fois que des temps de paix fabriquent des hommes fragiles qui se vautrent dans l’ultra consommation, en chérissant le confort qui participe à cette faiblesse de corps et d’esprit avec toujours plus de paresse intellectuelle.
      Un bémol tout de même, chez les Vikings, dont les femmes étaient au front et remettaient leur existence aux mains de leurs dieux au même titre que les hommes, quand elles ne dirigeaient pas directement les hordes guerrières. Ils n’étaient pas que des barbares, eux.

       
    • #3416187
      Le 1er septembre à 08:02 par Raouldubourg
      Après Gaza, Israël entre en guerre contre la Cisjordanie

      Il faut saluer la résistance opiniâtre et admirable du peuple palestinien qui est un peuple qui ne veut pas mourir. Il doit être un exemple pour le monde entier. Free Palestine, la résistance se bat d’abord pour son peuple mais elle libérera je l’espère le monde de cette ignominie qu’est le sionisme

       
  • #3415995

    encore et toujours le même mode opératoire,terroriser la population la harceler pour la faire fuir vers les camps de réfugiés du royaume de Jordanie ( complice ) et ensuite envahir et coloniser habitations et terres.

     

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  • #3416023

    « La France... alerte sur le risque de violation du droit international. »
    sans blague ?
    Saluons public sénat pour son absence totale d’esprit critique...

     

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    • #3416113
      Le 1er septembre à 02:46 par ursus
      Après Gaza, Israël entre en guerre contre la Cisjordanie

      La chaîne "Public Sénat" est sous contrôle israëlien avec, en moyenne, un sujet sur les juifs ou la shoah, par semaine...

       
    • #3416130
      Le 1er septembre à 04:22 par Kal
      Après Gaza, Israël entre en guerre contre la Cisjordanie

      Israël est le visage criminel des "règles" internationales, comprendre le droit du plus fort, c’est à dire celui de l’axe Washington/Tel Aviv. Il n’y a qu’à écouter BHL sur les plateaux pour comprendre ce que cela veut dire.

      Le "droit" international qui oriente la position de l’ONU se résume hélas au "machin" dénoncé par de Gaulle, c’est à dire rien.

      Et la France dans tout cela, celle de Macron : moins que rien !

       
  • #3416065
    Le 31 août à 21:24 par bonnet Phrygien
    Après Gaza, Israël entre en guerre contre la Cisjordanie

    Ils montrent leur vrai visage.
    Pour ceux qui ont oublié l’histoire.

     

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  • #3416067
    Le 31 août à 21:36 par miles davis
    Après Gaza, Israël entre en guerre contre la Cisjordanie

    "L’opération « antiterroriste » lancée par Israël...". C’est l’opération "invasion de la Cisjordanie" qui a commencé... l’expansion d’Israël suit son cours.

     

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  • #3416091
    Le 31 août à 22:40 par Dubitatif
    Après Gaza, Israël entre en guerre contre la Cisjordanie

    Totalement barge ; l’israel n’en a plus pour longtemps, trop étant trop. De plus en plus de goyim ouvrent les yeux.

    Si seulement les pays musulmans limitrophes se bougeait le cul aussi...leurs inaction est écoeurante.

     

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  • #3416134
    Le 1er septembre à 04:35 par Kal
    Après Gaza, Israël entre en guerre contre la Cisjordanie

    Le pogrom (programmé en verlan) du 7 octobre remplit les espérances de Netaniahou : mener 3 guerres.

    À Gaza, en Cisjordanie et au Sud Liban.

    Il légitime son pouvoir par l’abus de la force, c’est à dire la violence. Démocratiquement, il devrait être effectivement en prison pour corruption.

    Mais Israël va perdre cette guerre. Pour une raison simple, le Hamas entraine Tsahal, c’est à dire des appelés israëliens, sur son terrain, celui de la barbarie.

    Les juifs en sortiront avec les mains couvertes de sang et de honte. Jamais ils ne pouront plus se regarder dans la glace avec le visage de la civilisation et encore moins celui de la démocratie.

    Ils devront quitter la Palestine !

     

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  • #3416148
    Le 1er septembre à 05:48 par Phil29
    Après Gaza, Israël entre en guerre contre la Cisjordanie

    La cruauté, les manipulations , et les inversions accusatoires des sionistes sont à vomir. En dernière instance, Israël est une fabrique de l’antijudaïsme (que les innocents appellent "antisémitisme" (les mots ont un sens ; il ne faut pas noyer le poisson)).
    Et notre "chère république" aux ordres du fameux lobby qui n’existe pas cautionne tout ça. Trop c’est trop.

     

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