C’est l’histoire emblématique et tragique d’Anthony, mort à 36 ans des suites d’un dysfonctionnement de la chaîne de soin française, entre le médecin au bout du téléphone (le 15), et l’équipe du SAMU.
Il supplie, elle méprise
Il supplie, elle méprise.
Anthony meurt.
Cette médecin incarne tout ce qu’on ne veut plus voir : l’arrogance, le mépris, l’impunité.
Et bien sûr, dans ce pays : aucune sanction.
Paix à son âme. Force et courage à la famille.#JusticePourAnthony #SAMU #Honte #MéprisDeClasse… pic.twitter.com/eyUXq1RLHg— Comptapers (@comptapers) April 13, 2025
Il n’est pas exact qu’il n’y a pas eu de sanctions dans cette affaire car, comme l’écrit L’Est républicain, une commission médicale indépendante a établi à 70 % la responsabilité de l’hôpital dans ce décès.
Le soin français est en crise, ce que le covidisme a révélé aux yeux de tous. Des Français meurent faute de soins, que ce soit chez eux ou aux urgences, quand ils ne sont pas abandonnés comme des milliers de pensionnaires des Ehpad en 2020. Pour dire le malaise des soignants, qui n’y sont globalement pour rien (on mettra de côté leur choix de la vaccination massive en 2021), les suicides se multiplient dans leur profession.
Le Monde et France Inter ont eu accès à une plainte contre deux ministres, Vautrin pour la Santé et Borne pour l’Éducation. Il s’agit d’un collectif de soignants (des veufs et des veuves de suicidés) qui les accusent de harcèlement moral et d’homicides involontaires, les jugeant « responsables des conditions de travail dégradées des établissements publics ».
L’article du Monde commence ainsi :
Ce dimanche 24 septembre 2023, le docteur R. travaillait, comme à son habitude. C’est dans son bureau de chef des urgences du centre hospitalier intercommunal de Poissy-Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), dans sa blouse blanche de médecin urgentiste, qu’il a décidé de mettre fin à ses jours, en avalant des sédatifs. « Son suicide est un ultime message, et ce message, aujourd’hui, je ne peux plus le taire : cette maltraitance des médecins et du corps médical doit s’arrêter, confie son épouse, elle-même cadre de santé. Il ne peut pas être mort pour rien. »
Où l’on comprend que la crise des urgences frappe les malades comme les soignants. On le sait tous, budgets et effectifs sont en compression permanente. Cette année, la Sécu annonce vingt milliards d’économies d’ici à 2029, et le ministre de la Banque, pardon, de l’Économie, le fameux Lombard, nous inflige quarante milliards d’économies en plus, c’est-à-dire de qualité de service public en moins. Sympathique, le banquier a annoncé qu’il s’agirait principalement d’économies plutôt que d’impôts, car il ne veut pas punir les entreprises et la classe moyenne. Vu le niveau de pression fiscale en France, c’est donc tout le secteur public qui va morfler.
Autrement dit, il y aura de plus en plus d’Anthony qui vont mourir chez eux, ou aux urgences, faute de prise en charge. La santé française a vécu, on peut dire merci à la Banque et à son employé au Château. Eux, en revanche, sont bien soignés.
Naomi face à l’opératrice du SAMU