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Analyse du glissement idéologique d’Alain Finkielkraut

Par le blog de Bruno Gollnisch

Après la publication des chiffres cataclysmiques du chômage, ceux du rapport de la Fondation Abbé Pierre qui enregistre 15 millions de personnes touchées par la crise du logement sur notre territoire, le désespoir, la révolte, des éleveurs et des chauffeurs de taxi qui manifestent actuellement, Bernard Cazeneuve présentait hier les chiffres de la délinquance 2015.

 

Premier enseignement, la présence accrue des forces de l’ordre depuis les attentats a entraîné, assez logiquement, une baisse sensible de certaines catégories d’actes délictueux, principalement dans les grandes agglomérations où elles sont les plus présentes et les plus visibles.
[...] Last but not least, Bernard Cazeneuve s’est attardé sur « l’augmentation des actes racistes, antisémites, anti-musulmans ».

« En 2015 il y a eu 806 actes antisémites commis en France, un nombre en légère diminution (5,3%) par rapport à une année 2014 déjà très préoccupante. Le nombre des actes anti- musulmans (429) est en très forte hausse (+ 223%) et celui des actes racistes (797) croît également, quoique de façon plus modérée mais qui reste significative (+17,5%). Le nombre des atteintes aux lieux de culte et aux cimetières a également cru de façon globale (+22,8%). »

Le racisme antifrançais, antiblanc, lui, n’est toujours pas comptabilisé.

Une question identitaire dont s’est emparée ces dernières années l’ex-militant d’extrême gauche et soutien de SOS Racisme Alain Finkielkraut, qualifié aujourd’hui de néo réac, voire pire, du fait de ses critiques du « muticulturalisme », qui était reçu hier sous la coupole.

Une arrivée à l’Académie Française qui suscita la polémique, beaucoup de membres du microcosme germanopratin ne lui pardonnant pas d’affirmer désormais que l’idéologie antiraciste a pris le relais de l’intolérance communiste. En avril 2014, il fut élu par ses pairs dés le premier tour par 16 voix sur 28, bénéficiant notamment du soutien explicite de Pierre Nora, Michel Déon, Max Gallo, Hélène Carrère d’Encausse, Jean d’Ormesson. Pour autant, ses détracteurs à l’Académie (Dominique Fernandez, Angelo Rinaldi, François Weyergans, Michel Serres…) l’avaient accusé de proximité avec le FN, de xénophobie et d’homophobie. Le délicat Dominique Fernandez, fils du journaliste et écrivain d’origine mexicaine Ramon Fernandez, militant communiste passé à la collaboration avec l’Allemagne hitlérienne, avait même qualifié M. Finkielkraut « d’immonde », comme la Bête du même nom, dans un entretien à la revue littéraire Transfuge.

Symboliquement, l’épée d’académicien d’Alain Finkielkraut est gravée de cette belle sentence du grand Charles Péguy : « La République Une et indivisible, notre royaume de France » et, en hommage à ses parents et à ses racines juives, d’un Aleph, première lettre de l’alphabet hébraïque. Le pommeau est constitué par une tête de vache, une référence à Nietzsche, plus précisément à cette réflexion du philosophe de Sils-Maria, dans La généalogie de la morale : « pour pouvoir pratiquer la lecture comme un art, une chose avant toute autre est nécessaire, que l’on a pratiquement oublié de nos jours (…), une chose qui nous demanderait presque d’être de la race bovine et certainement pas un homme moderne, je veux dire être capable de ruminer. »

En fait de rumination, M. Finkielkraut a filé dans son discours – publié in extenso sur le site du Point – ses thèmes habituels (ses obsessions diraient ses adversaires). Comme cela est d’usage, il a aussi fait l’éloge de son prédécesseur dont il occupe le siège, le dramaturge et romancier d’origine belge Félicien Marceau (décédé en 2012), condamné par contumace à la Libération à 15 ans de prison pour collaboration lorsqu’il était reporter à Radio Bruxelles entre 1940 et 1942. Refusant ici tout simplisme et manichéisme sur cette période pour le moins compliquée, qui, après les horreurs de la boucherie de 14-18, avait vu émerger dans l’entre-deux guerres, notamment chez les intellectuels, un fort courant antibelliciste, pacifiste, le nouvel académicien a qualifié d’« exorbitante » la condamnation de Marceau, lequel s’était vu accordé la nationalité française par le général De Gaulle.

« J’ai découvert que j’aimais la France le jour où j’ai pris conscience qu’elle aussi était mortelle », un amour « que j’ai essayé d’exprimer dans plusieurs de mes livres et dans des interventions récentes ». « Cela me vaut d’être traité de passéiste, de réactionnaire, voire pire », a déclaré Alain Finkielkraut. Un amour qui n’allait pas de soi, il y a encore quelques années. Il a été beaucoup reproché à ce sioniste militant, qui n’en dénonce pas moins le rendez-vous annuel du Crif qu’il qualifie de « tribunal dînatoire », d’une « convocation du gouvernement », son entretien dans le journal israélien Haaretz du 19 novembre 2005. Évoquant les déportations de membres de sa famille à Auschwitz, il avait ainsi déclaré au sujet de la France : « Ce pays mérite notre haine. »
Le redirait-il aujourd’hui ?

Lire la suite de l’article sur gollnisch.com

Les dernières sorties d’Alain Finkielkraut, voir sur E&R :

 






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21 Commentaires

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  • #1386386
    Le 1er février 2016 à 10:50 par rectificateur
    Analyse du glissement idéologique d’Alain Finkielkraut

    ... ou comment un homme "d’extrême-droite" (selon certains) arrive avec une argumentation des plus modérées à brosser le portrait d’un ex-gauchiste en idéologue rattrapé (et en partie sauvé) par la réalité, mais conceptuellement en bout de course.

     

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  • #1386408
    Le 1er février 2016 à 11:25 par Sage fatal
    Analyse du glissement idéologique d’Alain Finkielkraut

    M. Gollnish est bien gentil avec ce militant sioniste. Comme quoi, le cancer est insidieux.

     

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  • #1386410
    Le 1er février 2016 à 11:30 par Josée
    Analyse du glissement idéologique d’Alain Finkielkraut

    À noter que ceux qui fournissent les statistiques concernant les actes antisémites sont ceux-là même qui ont intérêt à ce que les chiffres paraissent importants. Le vrai nombre d’actes antisémites en France doit tourner autour de 8 plutot que 800. Pas besoin d’un doctorat en physique nuclaire pour se rendre compte que ces chiffres sont bidonnés (il y en a certains qui ont développé une expertise dans le bidonnage de chiffres).

     

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  • #1386413
    Le 1er février 2016 à 11:33 par ilan
    Analyse du glissement idéologique d’Alain Finkielkraut

    si çà ne tenait qu’à moi, je fermerais l’académie Française . Au minimum je la privatiserais, sans aucune tutelle et subsides de l’état .

     

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  • #1386425
    Le 1er février 2016 à 11:44 par Eric
    Analyse du glissement idéologique d’Alain Finkielkraut

    « L’avantage » qu’il y a à être à ce point une girouette (à ce niveau-là, on est même plus proche du ventilateur), et de changer du tout au tout de discours en fonction des circonstances et de ce qui est le plus opportun, est que l’on peut toujours dire au bout du compte, en isolant tel ou tel propos d’un tout incohérent et parfaitement contradictoire, « Vous voyez, je vous l’avais bien dit ». Et ainsi, exemple paroxystique, de dénoncer aujourd’hui les conséquences des causes que l’on chérissait hier et dont on faisait la promotion zélée. Ou bien d’accepter un jour les honneurs d’un pays sur lequel on crachait sa haine hier encore.
    Comme dirait Dieudo, si lui il est philosophe, peut-être que … etc ! :-)

     

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  • #1386557
    Le 1er février 2016 à 14:42 par Liberté
    Analyse du glissement idéologique d’Alain Finkielkraut

    Très bonne analyse de Bruno Gollnisch de ce qu’est ce Finkelkraut
    son perpétuel changement de positionnement qui me semble plutôt
    étrange , peut-être tout simplement courait-il après les honneurs ?
    Je n’en serais pas étonnée , sa vie semble fonctionné selon
    ses intérêts et apparemment ça a bien fonctionné .

    Je n’ai aucune confiance en ce personnage !

    Quant à Bruno Gollnisch bravo à lui car le doute de son
    Patriotisme ne peut pas être mis en cause , Mr Gollnisch
    est un homme d’honneur , un vrai Patriote aimant la France
    depuis toujours , honneur et fidélité sont des qualités qu’il mérite .

     

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  • #1386737
    Le 1er février 2016 à 18:50 par ursus
    Analyse du glissement idéologique d’Alain Finkielkraut

    Quitte à choisir entre Zemmour et Finkie, y-a pas photo.
    Finalement, Finkie aime bien Dany, Dany aime bien Finkie...
    Pas de complaisance avec ces destructeurs de la France à papa !

     

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  • #1386757
    Le 1er février 2016 à 19:14 par académichien
    Analyse du glissement idéologique d’Alain Finkielkraut

    Pour moi, voir finky en habit vert çà me fait penser aux pubs pour CETELEM (ne me demandez pas pourquoi). Au fait, bien que j’ai été parmi les plus cruels quand l’autre (pseudo) intello autoproclamé, là, le pauvred’arvor, a posé sa candidature ex-libris, je me dis aujourd’hui que, tant qu’à "guignoliser" cette institution, ils auraient au final fait un beau duo de gagnants...

     

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  • #1386767
    Le 1er février 2016 à 19:34 par Belze Bute
    Analyse du glissement idéologique d’Alain Finkielkraut

    Si Gollnish veut citer Finkielkraut, qu’il prenne au moins la peine de prendre la phrase entier, ça change tout le sens des propos. Sauf bien sûr à vouloir agir malhonnêtement, dans la plus pure tradition stalinienne. Cela donne donc :
    "Je suis né à Paris et suis le fils d’immigrants polonais, mon père a été déporté de France, ses parents ont été déportés et assassinés à Auschwitz, mon père est rentré d’Auschwitz en France. Ce pays mérite notre haine. Ce qu’il a fait à mes parents était beaucoup plus brutal que ce qu’il a fait aux Africains. Qu’a-t-il fait aux Africains ? Il n’a fait que du bien. Mon père, il lui a fait vivre l’enfer pendant cinq ans. Et on ne m’a jamais enseigné la haine. Aujourd’hui la haine des noirs est encore plus forte que celle des arabes." Alain Finkielkraut, Haaretz, 18 novembre 2005.

     

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    • #1387023
      Le Février 2016 à 08:06 par Caton
      Analyse du glissement idéologique d’Alain Finkielkraut

      Il faut toujours citer entièrement et dans son contexte. Il n’y a rien de pire que ceux qui dénoncent les menteurs avec des méthodes de menteur.

      Mais je pense que la Phrase est révélatrice malgré tout puisqu’il confond ou réduit la France dans toute sa diversité à l’Etat Collaborationniste qui est un gouvernement né de la défaite. Il révèle donc aussi maladroitement sa haine de la France en voulant dénoncer celle des Afro-maghrébins. Il se trahit tout seul et cette citation fait exploser sa duplicité malgré lui.

       
    • #1387053
      Le Février 2016 à 09:36 par Belze Bute
      Analyse du glissement idéologique d’Alain Finkielkraut

      (Gollnisch/en entier, mes excuses pour les fautes de frappe). "Et on ne m’a jamais enseigné la haine". Un "et" qui signifie "pourtant". N’oublions pas qu’il s’agit d’une interview, de propos plus ou moins relatés par un journaliste après un entretien, puis traduits d’une langue à l’autre et retraduits ensuite en sens inverse à partir de l’article final... Mais peu importe. Ce que j’en comprends, c’est qu’en dépit de toutes ces raisons, et justement parce que la France ne se réduit pas à la collaboration, Finkielkraut n’a pas été élevé dans la haine de la France, ni ne l’a nourrie lui-même, quand d’autres cultivent cette haine sans la moindre raison. Pour le contexte : Finkielkraut est un enfant du baby-boom, dont la mémoire immédiate est celle de la guerre, par ses parents et grands-parents, cela vaut pour toute cette génération, juifs ou non. Et cet enfant du baby-boom commente ici les émeutes de 2005, dont les acteurs, issus en majeure partie de l’immigration en 2nde ou 3ème génération, sont nés entre 1975 et 1992 (mettons), émeutes à caractère ethnique et religieux à son sens - et non pas social et politique comme le défendent certains, qui y voient, en gros, une sorte de réplique à mai 1968.

       
    • #1387072
      Le Février 2016 à 10:24 par Eric
      Analyse du glissement idéologique d’Alain Finkielkraut

      Tout le monde connait cette déclaration in extenso. Et en tous les cas celui qui voudrait en prendre connaissance pourrait le faire aisément, et se rendre compte en l’occurrence ... que ça ne change rien au caractère ignominieux du propos. Sans quoi vous nous l’auriez précisé en développant une explication argumentée, ce que vous vous êtes d’ailleurs bien gardé de faire. Une étourderie sans doute :-) Bon courage à celui qui voudrait donner ses lettres de noblesse à ces forts nobles sentiments que sont la haine et son inévitable corollaire, à savoir la vengeance. Et il ne suffit pas de dire une chose puis son exact contraire pour se dédouaner à si peu de frais ; ainsi donc de déclarer qu’un pays mérite " leur " haine, puis quelques lignes plus loin seulement d’affirmer ... qu’on ne " lui a jamais enseigné la haine ". Faut croire que l’autodidacte intéressé s’en sera chargé lui-même, la bonne blague ! Pour ensuite finir, noblesse suprême, par projeter sur les autres (noirs et arabes encore plus haineux, ben tiens !) pour se dédouaner. Bref, la classe dans les grandes largeurs. Quelque chose me dit que là où vous voyez du stalinisme (? ??!!!), il n’y a que votre trollage. Du moins on en vient presque à l’espérer.

       
  • #1387017
    Le 2 février 2016 à 06:32 par Zobbo
    Analyse du glissement idéologique d’Alain Finkielkraut

    Aucun glissement idéologique, un simple ajustement stratégique circonstantiel, très semblable à celui des neo cons, passés de l’internationalisme trotskyste à un pseudo patriotisme belliqueux.
    Si le discours évolue sur la forme donc, les convictions profondes et les objectifs, eux, restent les mêmes. Du pilpoul, rien d’autre.

     

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