Le nouveau documentaire d’Amy Berg qui sort dans les salles américaines le 5 juin risque de faire grand bruit. Elle y dénonce les abus sexuels subis par des enfants au sein même des grands studios de cinéma aux États-Unis.
Ce documentaire serait « le film que Hollywood ne veut pas que vous voyiez ». Derrière cette formule autoproclamée, se cache le nouveau long-métrage d’Amy Berg, An Open Secret. La réalisatrice, déjà connue pour le retentissant Délivrez-nous du mal sur les abus sexuels commis sur des enfants au sein de l’Église catholique, revient avec un film qui livre les plus noirs secrets de l’industrie hollywoodienne.
La documentariste y dévoile l’étendue d’un réseau pédophile, sis au cœur du cinéma américain. Il y est question de ces personnes qui profitent de leur position dominante pour abuser sexuellement d’enfants mineurs. Pour l’instant, aucune sortie française n’est encore prévue.
Projeté à Cannes, le film, à la transparence revendiquée, a manifestement dérangé. Le documentaire laisse la parole à cinq acteurs passés d’enfants promis à la célébrité à adultes traumatisés. Tous témoignent à visage découvert. Parmi eux, Todd Bridges, le Willy de la fameuse série Arnold et Willy, raconte son calvaire. Abusé à l’âge de 11 ans, il est tombé dans la drogue et l’alcool, pour « ne plus rien ressentir ». Evan Henzi révèle les agressions répétées de son manager dès l’âge de 12 ans. Le jeune homme n’a osé porter plainte qu’à sa majorité. [...]
Le film explosif d’Amy Berg a dû subir certaines coupes. Toutes les références à l’affaire opposant Michael Egan au réalisateur Bryan Singer et les producteurs de télévision, Garth Ancier, David Neuman et Gary Goddard, ont dû être retirées. Même si Egan apparaît toujours dans le film, cela ne concerne que d’autres accusations. Certaines organisations sont aussi montées au créneau. La célèbre SAG-AFTRA, syndicat qui représente les professionnels du cinéma dans le monde entier, a critiqué violemment le film à cause de ses sous-entendus.