Amnesty international dénonce la « régression continue » des droits au nom de la lutte antiterroriste en Europe dans un rapport paru ce mardi. En France, « des centaines de personnes », dont certaines mineures, ont été poursuivies pour « apologie du terrorisme », souvent pour des commentaires sur Facebook.
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Du fait du principe de « sécurisation », « la peur, l’aliénation et les préjugés rognent progressivement les pierres angulaires de l’Union européenne que sont la justice, l’égalité et la non-discrimination », observe cette étude, qui dénonce le « changement radical » vécu par quatorze États membres.
« Pierre après pierre, l’édifice de la protection des droits fondamentaux, construit avec tant de soins après la Seconde Guerre mondiale, se fait démanteler » au nom de la « lutte contre le terrorisme », affirme l’ONG.
Et Amnesty de lister les mesures prises dans ce cadre : adoption de lois « à la hâte », avec « très peu » de consultation, « consolidation du pouvoir dans les mains de l’exécutif » ou des services de sécurité, aux dépens du système judiciaire, « exigences en matière de preuves revues à la baisse », ou invocation de « preuves secrètes » contre des suspects, qui ne leur sont pas divulguées, ni à leurs avocats, utilisation de mesures de « contrôle administratif » pour restreindre la liberté de circulation et d’association de certains individus, « pénalisation de nombreuses formes d’expression qui sont loin de constituer une incitation à la violence », etc.