Une école allemande, non religieuse et associée à l’Unesco, a reconnu samedi la pratique d’abus sexuels sur ses élèves dans les années 1970 et 1980, tandis qu’un scandale de sévices sexuels secoue depuis fin janvier plusieurs institutions catholiques allemandes.

L’établissement Odenwald (OSO) à Heppenheim (ouest de l’Allemagne), dont la pédagogie s’appuie sur « l’épanouissement libre de chaque enfant », a reconnu « des années d’abus commis par des pédagogues sur des élèves » dans le quotidien Frankfurter Rundschau (FR).

Le chef de file des écologistes au Parlement européen, Daniel Cohn-Bendit y a été scolarisé entre 1958 et 1965, comme l’un des fils de l’ancien président allemand de la République Fédérale d’Allemagne (RFA) Richard von Weizsäcker, Andreas, entre 1969 et 1976, selon le site internet de l’école.

« La pratique d’abus sexuels a eu lieu au moins depuis 1971 », affirme la directrice de l’établissement Margarita Kaufmann qui dit avoir eu vent de « 20 noms de victimes ».

Au moins quatre anciens professeurs ont été mis en cause par des anciens élèves et, d’après ses recherches, le Frankfurter Rundschau fait état « de 50 à 100 victimes ».

D’anciens élèves contactés par le journal ont raconté aussi avoir été soumis à un « service sexuel » les week-ends et avoir été battus par des enseignants qui leur donnaient de la drogue et de l’alcool.

Les premières accusations à l’encontre de l’ex-proviseur Gerold Becker, à la tête de l’OSO entre 1971 et 1985, avaient été rendues publiques il y a une décennie, selon le journal.

« C’était une négligence et une grave erreur que l’école n’ait pas enquêté à cette époque », a reconnu Mme Kaufmann, proviseur de l’OSO depuis 2007.

L’école « veut maintenant tout savoir », a-t-elle assuré, indiquant avoir adressé une lettre à tous les anciens élèves pour faire la lumière sur cette affaire.

L’établissement fait partie des écoles associées à l’Unesco qui oeuvrent au soutien de la compréhension internationale, de la paix, du dialogue interculturel,du développement durable et de la qualité de l’éducation.

Depuis fin janvier, des révélations se multiplient sur des cas d’abus sexuels et de maltraitance commis par des membres du clergé dans des institutions catholiques allemandes.