Que les déclinistes soucieux du rayonnement intellectuel français se rassurent. Sa production s’exporte toujours, y compris dans ses anciennes colonies. Certains représentants de la « French Theory » en sont d’ailleurs originaires, comme Jacques Derrida, à qui un colloque fut consacré à la Bibliothèque nationale d’Algérie en 2006.
De nombreuses initiatives liées à la commémoration de l’indépendance algérienne ont permis de constater la vitalité des échanges, débats et malentendus autour de figures – telles Albert Camus – ou problématiques – comme la libération.
Soral, Garaudy, Hillard, Meyssan, Sigaut : les nouveaux penseurs
L’internationalisme n’est pas la propriété exclusive du mouvement ouvrier ou de la pensée critique. Conservateurs et réactionnaires savent trouver un terrain d’entente. Lorsque la mauvaise théorie chasse la bonne, les chauvins des deux rives se prennent par la main.
En l’espace d’une année, Belhaouari Benkhedda, écrivain et universitaire oranais, a publié une vingtaine de tribunes – dans des journaux comme El Watan ou Le Quotidien d’Oran –, parfois relayées par des sites de gauche. Ses références ne laissent pourtant aucun doute sur son ancrage idéologique.
Ses auteurs de prédilection, bien français, sont Alain Soral – passé du stalinisme au lepénisme, ce qui ne gêne pas certains médias – et Pierre Hillard, dont il cite La Marche irrésistible du nouvel ordre mondial.
Sans oublier Roger Garaudy, dont on cautionne par ailleurs le négationnisme (Hamid Tahri, « Roger Garaudy, le philosophe communiste devenu musulman »), Thierry Meyssan, dont le site alimente journalistes et universitaires (Chems Eddine Chitour, « Kerry-Lavrov. Les Sykes Picot du XXIe siècle »), ou encore Marion Sigaut.
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