La compagnie aérienne Air France, en grande difficulté, devrait détailler jeudi sa stratégie pour retrouver la rentabilité et la compétitivité, qui devrait aboutir à la suppression de 5000 emplois d’ici trois ans, soit 10% de ses effectifs.
Sur son site internet, la radio RTL donne le nombre de 5122 postes supprimés en trois ans, dont 1500 chez les personnels commerciaux, hôtesses et stewarts.
La direction d’Air France devrait annoncer dans la journée aux représentants du personnel le volet social du plan Transform 2015 lancé au début de l’année pour redresser le groupe franco- néerlandais Air France/KLM, dont la compagnie française est la principale composante.
Environ 5000 postes devraient être supprimés d’ici trois ans. Le nombre de départs naturels, revu à la baisse, devrait atteindre 1700 au lieu de 2400. Il restera encore près de 3300 postes à supprimer, selon des estimations syndicales.
Au cours d’un Comité central d’entreprise (CCE), la direction devrait donc proposer un plan de départs volontaires, afin d’éviter les licenciements.
Les premiers visés devraient être les personnels au sol (environ 32’000 sur les 53’000 salariés de la compagnie), mais aussi une partie du secteur industriel.
Pour les hôtesses et stewards, le sureffectif, estimé à plusieurs centaines, devrait se résorber en partie avec le non-remplacement des départs naturels (environ 1000 d’ici fin 2015). Aucun départ volontaire n’est a priori envisagé pour eux, mais la direction va « pousser beaucoup au passage au temps partiel », selon Michel Salomon, du syndicat CFDT.
La direction veut aussi améliorer leur productivité (50 heures de vol annuelles supplémentaires, réorganisation des équipages, congés et temps de repos, etc...).
Les pilotes, dont le sureffectif est estimé à 200 aujourd’hui, 600 avec le plan stratégique Transform 2015, devraient échapper aussi au plan de départs, l’accent étant mis sur le temps mensuel partiel ou des mises à disposition d’un ou deux ans à une autre compagnie. Le PDG d’Air France Alexandre de Juniac les rencontrera lundi.
L’envolée des prix du carburant et la concurrence féroce des compagnies à bas coût ont placé le groupe Air France/KLM dans une situation extrêmement difficile, avec des pertes de plus de 800 millions d’euros (960 millions de francs) en 2011 et une lourde dette (6,5 milliards).
Le plan de redressement engagé en janvier par le groupe franco- néerlandais, premier transporteur aérien européen, prévoit 2 milliards d’euros d’économies à l’horizon 2015 avec, outre un gel des embauches, une réduction de la flotte et une montée en puissance de la filiale à bas coûts Transavia.