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AfD à 20 % : la montée de la droite nationale en Allemagne fait ressurgir le fantôme de Hitler

 

C’est le sondage qui fait trembler l’Allemagne, enfin, pas toute l’Allemagne, surtout les sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz : Alternativ für Deutschland, le parti de la droite nationale (d’autres diraient de l’extrême droite), fait mieux que le parti du chancelier, le SPD (19 %), avec 20 % des intentions de vote le 3 juin 2023, tout en restant derrière la droite classique CDU-CSU (28 %). C’est à peu près la situation française d’avant l’effondrement du PS et la miniaturisation de la droite libérale.

 

La raison de cette chute du socialisme à l’allemande, qui reste très néolibéral ? Le triple choc de l’inflation, du remix énergétique qui frappe l’industrie (moins 10 %) et les ménages, et bien sûr de l’engagement dans le camp de l’OTAN contre une Russie qui auparavant, avec son gaz bon marché, garantissait la puissance industrielle et exportatrice du pays.
Aujourd’hui, sous la pression américaine, l’Allemagne fragilise son industrie et achète du gaz liquéfié américain très cher, ce qui est, depuis 50 ans, l’objectif du combo Pentagone-Maison-Blanche : il fallait casser la relation germano-russe, symbolisée par l’artère gazière entre les deux grandes puissances du continent.

Tout est perdant pour le pouvoir en place : la politique énergétique, la politique climatique (il faut réactiver les centrales au charbon, polluantes au possible, alors que ça fait pleurer les écolos, qui sont en même temps anti-russes...), et le piège diplomatique. Le programme confine à la schizophrénie : soumission à l’OTAN avec l’envoi de matériel militaire en Ukraine, réarmement qui pompe 100 milliards à la nation, relance indirecte du conflit Wehrmacht/Armée rouge de 1941, soutien forcé des classes défavorisées tout en leur infligeant une inflation jamais vue depuis 1945, avec 8 % en 2022, et encore, c’est l’INSEE d’outre-Rhin qui le dit. Chez nous, les 6 % d’inflation officiels sont en réalité à 20, grâce au trucage du mystérieux panier de la ménagère.

L’économie allemande et le pouvoir social-démocrate ont tout à perdre dans ce conflit. Heureusement pour le camp « démocrate », selon Arte, l’AfD se divise sur la Russie. On dira plutôt que l’AfD divise l’Allemagne sur la Russie. Le reportage de la chaîne codirigée par BHL tombe mal : il évoque une « fracture » et un « déclin » de l’AfD juste avant la diffusion du sondage sur sa poussée (cliquez sur l’image pour regarder).

 

 

L’émotion est palpable dans les médias allemands, après divulgation de ce sondage pas très politiquement korrekt : les agents du Système se demandent comment il est possible de voir ce parti prétendument néonazi passer en deuxième position, alors qu’il est interdit de débat avec les forces du bien, cette coalition démocratiste entre Verts, SPD et CDU-CSU. Comme chez nous avant l’arrivée de Marine Le Pen en finale en 2017, la droite classique se pince le nez, et compte ses troupes : si la crise s’aggrave, comme en 1929 où le NSDAP explosa son score, l’AfD risque de manger une bonne partie de la droite d’affaires et de la gauche populiste.

Illustration du mur de Berlin politique érigé entre la droite nationale et la droite libérale, la déclaration du patron des chrétiens-démocrates (CDU), Friedrich Merz : « AfD est un parti xénophobe. Il est antisémite. Nous n’avons rien à faire avec ces gens-là. » Chez nous, c’est Chirac qui refuse de débattre avec Le Pen en 2002, appliquant l’interdit « républicain » soufflé par le CRIF et baptisé cordon sanitaire, comme si le patriotisme était un virus ! Si c’est le cas, c’est un virus pour qui ?

En 2002, sous prétexte de protéger la « République » (un euphémisme pour les forces occultes qui la dirigent), Chirac brise la coutume républicaine :

 

 

Avec la crise sociale, économique et diplomatique qui frappe l’Allemagne, les mêmes causes menant aux mêmes effets, on risque de voir se fracturer la coalition républicaine, si l’on ose ce barbarisme. Les garde-fous antinazis – allons-y gaiement – du pouvoir social-démocrate n’ont pas tenu sous la pression de la multicrise, le cordon sanitaire allemand commençant à se distendre. L’inflation à deux chiffres, le danger russe (ou américain), le réarmement, tout ça ressemble furieusement à un scénario déjà connu. Sauf que le Lebensraum a peut-être changé de camp...

Si la plupart des Allemands ne veulent pas d’un retour de Hitler, d’autres pays ne seraient pas contre. On va finir sur une note humoristique, afin de détendre l’atmosphère européenne qui devient de plus en plus irrespirable, rapport à la guerre en Ukraine qui se mondialise...

 

 

Rebecca Fitoussi lance le débat contre l’AfD (2022)

Le débat réunit 4 personnes du camp du bien, mais personne ni de l’AfD ni du RN, c’est-à-dire le camp du mal. Ils n’ont pas été invités ou ils ne sont pas venus ? L’exclusion des principaux intéressés du débat, drôle de méthode pour des démocrates...

 

Comme prévu, sur E&R

 






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