Les termes sont martiaux mais la réalité est là : à chaque émeute dans certains quartiers de l’Essonne, principalement à Grigny, les policiers essuient des tirs de mortier.
Le dernier épisode en date remonte à lundi dernier dans le quartier de la Grande Borne. Une patrouille est visée par ces feux d’artifice projetés grâce à des tubes qui servent à orienter la trajectoire. Les fonctionnaires ne sont pas blessés et parviennent à voir d’où vient l’attaque. Deux jeunes du quartier sont interpellés et, en perquisition dans l’appartement, les policiers mettent la main sur… une vingtaine de boites d’explosifs ! L’un des jeunes a écopé d’un rappel à la loi, l’autre d’une convocation au tribunal. [...]
Martin [1] a passé six ans à la Brigade spécialisée de terrain (BST), une unité dont la mission est de sécuriser les quartiers. Il a vu arriver et augmenter les attaques à coups de mortier contre les policiers : « Depuis deux ans, c’est tout le temps. Dès qu’une voiture brûle dans un quartier, on sait qu’on va ramasser. J’ai des collègues qui ont été sérieusement brûlés. » Martin continue : « Les personnes en face sont très organisées dans la façon dont elles tendent leurs guet-apens. Il y a une appréhension qui s’est installée dans nos rangs. On est des cibles. Ces gens sont en colère. Ils ne peuvent pas atteindre les hommes politiques alors ils s’en prennent aux policiers. Quand on fait un contrôle dans un quartier, on sait que dans le quart d’heure on va avoir un tir de mortier. » Il s’interroge : « L’étape suivante ce sera l’arme à feu ? »
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