Un rapport du contrôleur d’État a révélé que le gouvernement manquait à sa prérogative de s’assurer que chaque Israélien maintienne un régime alimentaire de base. En se reposant sur les associations caritatives, l’État ne remplit pas son rôle envers le public.
Le rapport sur l’insécurité alimentaire, publié lundi, estime que 900 000 Israéliens sont régulièrement obligés de passer une journée entière sans manger.
Près de 330 000 familles, soit 18,3 % de la population israélienne, souffre d’insécurité alimentaire, qui se caractérise par l’incapacité à consommer régulièrement de la nourriture contenant l’ensemble des nutriments nécessaires à un développement correct et à une bonne santé.
50 % des Arabes israéliens ne sont pas en mesure de remplir leurs besoins nutritionnels minimums, révèle le rapport.
L’audit a évalué les différents ministères et la manière dont ils luttent contre le problème de la faim entre février et août 2013. Un accent particulier a été mis sur le ministère des Affaires sociales.
Le contrôleur d’État Yossef Shapira a regretté la trop grande dépendance des gouvernements sur des ONG pour distribuer de la nourriture, estimant qu’une telle façon d’agir créait un système par nature déséquilibré. Les ONG ont tendance à distribuer des ressources en fonction de leurs capacités propres et non aux endroits où ces ressources sont les plus nécessaires, explique-t-il.
« La pauvreté n’est pas une fatalité », écrit Shapira. « Une société qui ne pourvoit pas au besoin des pauvres et des nécessiteux qui y habitent heurte non seulement leur dignité et leurs droits, mais écorne sa propre image. »
La mauvaise allocation des ressources gouvernementales et la dépendance continue sur des associations caritatives indiquent une « très faible implication du gouvernement pour s’occuper du sujet dans son ensemble », ajoute Shapira.
Le ministre des Affaires sociales Meir Cohen a rejeté la responsabilité de ces résultats sur les gouvernements précédents, estimant que nombre des conclusions du rapport sont conformes à ses propres projets, selon le site Ynet.
« Le rapport fait référence à une période qui a eu lieu avant la constitution du gouvernement actuel », a réagi Cohen. « Il est fondamental pour moi de souligner qu’il [le rapport] est en grande partie compatible avec la politique que je mène, qui rendrait l’État principalement responsable de la sécurité nutritionnelle. »
En janvier, le parti Yesh Atid, auquel appartient Cohen, a présenté un projet pour que le gouvernement investisse plus de 200 millions de shekels pour lutter contre l’insécurité nutritionnelle. Le plan n’a toujours pas été mis en œuvre.
À lire également, sur E&R : Augmentation de l’immigration française vers Israël