Le président Vladimir Poutine a remercié samedi la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis pour leur contribution à la lutte contre les nazis, à l’occasion de la parade militaire marquant à Moscou le 70e anniversaire de la victoire de l’URSS sur l’Allemagne d’Hitler.
« Je remercie les peuples de Grande-Bretagne, de France et des Etats-Unis pour leur participation à la victoire. Je remercie les différents pays antifascistes qui ont pris part aux combats contre les nazis dans les rangs de la résistance et dans la clandestinité », a déclaré le président russe, avant une minute de silence en mémoire des victimes de la guerre, une première dans l’histoire des cérémonies du 9 mai en Russie.
« Il faut rappeler que c’est l’Armée rouge qui, au terme d’un assaut dévastateur sur Berlin, a mis un point final à la guerre contre l’Allemagne hitlérienne », a souligné Vladimir Poutine devant les 16 000 soldats rassemblés sur la place Rouge. « L’Union soviétique a pris part aux batailles les plus sanglantes. Ici, les nazis ont concentré leur puissance militaire », a-t-il ajouté.
Le président russe a ensuite appelé à ne pas oublier le patrimoine commun des vainqueurs : la confiance et l’unité, des valeurs qui ont été le fondement de l’ordre mondial après-guerre.
« Des institutions comme l’Organisation des Nations unies, créées après la Seconde guerre mondiale, ont été efficaces pour résoudre les différends et les conflits », a-t-il rappelé en regrettant que ces dernières décennies, les principes de coopération internationale ont été négligés au dépens de tentatives de création d’un monde unipolaire (qui) portent atteinte au développement de la planète.
Le président russe s’exprimait en présence d’une vingtaine de leaders mondiaux mais en l’absence des dirigeants occidentaux, qui ont boycotté la cérémonie sur fond de tensions liées à la crise ukrainienne. Cette crise a ramené les relations entre la Russie et l’Ouest à leur niveau le plus bas depuis la Guerre froide.
« Soixante-dix ans plus tard, l’histoire nous appelle à être à nouveau vigilant », a ensuite déclaré Vladimir Poutine, rappelant que les croyances en une supériorité raciale avaient entraîné une guerre sanglante et qu’il ne fallait pas commettre les mêmes erreurs.
Le président russe s’est limité à cette allusion, sans évoquer directement la menace fasciste habituellement brandie par le Kremlin au sujet de l’Ukraine, où un soulèvement pro-occidental a chassé du pouvoir l’ancien président Viktor Ianoukovitch en février 2014.
La parade militaire a commencé immédiatement après le discours du président Poutine. Plus de 1 300 soldats étrangers ont ouvert le défilé, notamment des contingents arméniens, azerbaïdjanais, indiens, chinois, serbes et mongols.
Plus de 16 000 soldats, 194 unités blindées et 143 avions et hélicoptères ont participé à cette parade à l’ampleur inédite que le Kremlin voit comme l’occasion d’affirmer la montée en puissance de l’armée russe.
Cette parade a permis de dévoiler ses dernières innovations en matière d’armes, notamment le char Armata T-14, star du défilé et premier char développé par la Russie depuis la fin de l’URSS.
Après la parade militaire, plus de 160 000 personnes étaient attendues dans le centre de Moscou pour un gigantesque cortège où les Moscovites brandiront des portraits de leurs pères ou grands-pères vétérans de guerre. Dans la soirée, des concerts sont prévus avant un feu d’artifice tiré depuis une dizaine d’endroits de la capitale russe.
Le défilé militaire sur la place Rouge à Moscou, consacré au 70ème anniversaire de la victoire sur les nazis, images de Russia Today avec commentaires en français :