Tous les 27 janvier nous célébrons la libération du camp d’Auschwitz (libéré par l’Armée rouge soviétique en 1945, rappelons-le, alors que la Russie n’était même pas conviée cette année !). Soit. Mais, tout étant une question de nuance, évitons d’être lourds. Essayons de célébrer d’autres évènements les 364 autres jours, et dès lors, l’équilibre des souffrances et des joies sera respecté. C’est ainsi qu’on atteint la concorde et l’harmonie entre des hommes de bonne volonté.
Déjà pour le cinquantième anniversaire, on avait sommé feu Jean-Marie Le Pen de faire une minute de silence pour les « victimes juives du nazisme » (et seulement elles, d’ailleurs). Le Menhir s’était exécuté, devant une journaliste médusée (ou dépitée d’avoir raté son effet), en y apportant une précision :
En cherchant dans mes (nombreuses) archives, j’ai retrouvé cette vidéo de JM #LePen de Janvier 1995 ("Je suis venu vous dire", TF1). Il s’agit d’une minute de silence qu’il avait consacrée aux victimes juives du nazisme. Évidemment, ce document n’a jamais été rediffusé depuis… pic.twitter.com/2WpYApbDbi
— Pierre Cheynet (@pierrecheynet) January 26, 2025
En effet, 50 ans plus tard, alors que le nazisme fut entièrement défait et qu’il a désormais totalement disparu du globe, toute commémoration relève de la mémoire. Or la mémoire ne doit pas être l’entretien de la haine, comme le rappelait François Mitterrand, et surtout ne doit pas exonérer de juger le présent ou de conduire l’avenir (puisque gouverner c’est prévoir).
Pourtant, il semble que la mémoire d’un génocide n’efface pas la réalité bien tangible d’un autre, en Palestine. Et par ceux-là même qui convoquent la mémoire. Terrible ironie du sort.
Parabole à tiroirs
Tout est donc question de juste équilibre, difficile défi pour l’homme vindicatif aveuglé par sa propre souffrance. Celle-ci semble au-dessus de tout, elle est pourtant précaire comme la plume, et si jamais elle tombe, tout s’effondre.
Balance is an art ... pic.twitter.com/l6ixjVxJoe
— The Figen (@TheFigen_) January 27, 2025