À Aldo,
Ce n’est pas parce qu’il y a récurrence que cela demeure une constante. Cela doit juste éveiller le doute.
Il ne s’agit pas non plus de croire ou ne pas croire et conserver cet imaginaire pour la Petite Souris ou le Père Noël ; non, il s’agit d’apporter des arguments pour soutenir des hypothèses, en passant par toutes les méthodes d’analyses scientifiques et dialectiques, en maîtrisant celle éristique, pour éviter de se laisser embarquer dans les subterfuges.
Parlant journalisme, la plus belle entourloupe récente et désormais centenaire, est la Commission Creel (Committee on Public Information), chargée durant la Première Guerre Mondiale, de retourner le peuple américain qui venait d’élire un POTUS isolationniste et pacifiste, afin de les pousser à rejoindre la guerre qui faisait rage en Europe. Il nous faudra chercher les potentiels liens de connivence avec les déclarations de Cambon et de Balfour, de cette même année 1917.
De cette expérience, naîtra un livre, sur un autre registre, mais reprenant les même poncifs : « Propaganda » (1928), d’Edward Bernays (ancien membre de ladite Commission), devenu livre de chevet de Goebbels, et sa déclinaison plus explicative encore, soixante ans plus tard, d’un autre Edward, Herman celui-là, et de son co-auteur, Noam Chomsky : « La Fabrication du consentement » (1988).
Plus belle entourloupe, écrivais-je : en termes d’arrangements, de tribunaux, de traités, de lois puis de règles, qui en ont découlé : en termes de morts, cela dépasse la raison... Fut-elle d’État.
Si le Sarladais, Étienne de La Boétie nous a laissé entendre pourquoi l’Homme avait tendance à se laisser contraindre (Contr’un : discours de la servitude volontaire), culpabilisant notre propre responsabilité, il est aussi un biais cognitif initial qui est de croire que le pouvoir est dévoué aux peuples et qu’il veut leur bien. C’est plutôt faux, car extrêmement rare. Voilà une autre récurrence que l’immense majorité ne perçoit guère.
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