Le Conseil d’Etat annule le gel des tarifs du gaz de fin 2011. Une décision qui pourrait entrainer une hausse des prix de 10 %.
Saisi par GDF Suez et les distributeurs alternatifs de gaz (Poweo, Direct Energie et Altergaz), le Conseil d’Etat a annulé le gel des tarifs du gaz décidé par le gouvernement Fillon sur la période allant du 1er octobre au 31 décembre 2011.
Pendant ces trois mois, le gazier historique avait perdu 300 millions d’euros sur son activité de distribution en France, déjà historiquement déficitaire. La décision du Conseil d’Etat impose au gouvernement actuel de procéder à une hausse rétroactive des tarifs qui pourrait atteindre environ 10 %.
Cette annonce intervient alors que le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé pour juillet 2012 une augmentation des tarifs du gaz (mais aussi de l’électricité) limitée à l’inflation, soit environ 2 %. GDF Suez a, pour sa part demandé, une hausse de 4,1 %.
Le gouvernement justifie cette décision par le fait qu’il veut protéger le pouvoir d’achat des classes moyennes et populaires. Les prix du gaz ont déjà explosé entre 2008 et 2012 (+31,2 %). Mais en maintenant sa décision, le gouvernement s’expose à un nouveau recours de GDF Suez et des distributeurs alternatifs auprès du Conseil d’Etat.
De son côté, Laurence Parisot, la présidente du Medef, a vivement réagi à la décision du gouvernement de limiter la hausse des tarifs à 2 % : "Le gouvernement n’a pas raison quand il cherche à se substituer à la direction d’une entreprise.
Elle ajoute qu’il ne faut pas forcer (GDF Suez), d’une manière déconnectée du réel, à avoir des prix qui ne correspondent pas à son financement et à ses besoins d’investissement".