Une note interne de la Direction centrale de la sécurité publique (DCSP) portée à la connaissance du Figaro, montre que le rythme des attaques visant l’uniforme a atteint un nouveau seuil.
« Sur l’ensemble du territoire, au cours deux premiers mois de 2010, 1.100 policiers ont été blessés en action, dans le cadre d’un maintien ou d’un service d’ordre et dans un contexte de violences urbaine » : édifiant, ce bilan émane d’une note interne de la Direction centrale de la sécurité publique (DCSP) portée à la connaissance du Figaro. Intitulée « Les policiers de la sécurité publique en première ligne », elle montre que le rythme des attaques visant l’uniforme a atteint un nouveau seuil, et reste très soutenu ces dernières semaines.
Ainsi, le 13 mars, une patrouille à Sin-le-Noble (Nord) a été caillassée : un policier, touché à l’oreille droite, « pourrait souffrir de troubles importants et irréversibles de l’audition ». Le 22 mars à Creil (Oise), des policiers du commissariat local ont été encerclés par une « quarantaine d’ individus très hostiles » qui les ont frappé, « tentant de saisir leurs armes administratives ». Le même jour à Strasbourg (Bas-Rhin), des tirs de mortiers d’artifice avaient visé une voiture de la sécurité publique ainsi un « bureau de police » tandis qu’à Trappes (Yvelines) un équipage de police secours était la cible « une multitude de jets de projectiles (pierres, bouteilles en verre) de la part d’un attroupement d’une quarantaine d’individus ». Le lendemain, à Liévin (Pas-de-Calais), un bloc de béton a été jeté au passage d’« véhicule administratif ». Les auteurs du guet-apens avaient « obstrué la chaussée de divers détritus ». Au total, une quinzaine d’attaques et d’embuscades sont ainsi énumérées depuis le début mars.
5.358 policiers ont été blessés en 2009
Comme le précise la note interne de la DCSP, « la sécurité publique ne faiblit pas dans son action quotidienne au cœur des quartiers sensibles ». Les policiers, lorsqu’ « ils interviennent pour interpeller des délinquants de proximité, des incendiaires, pour mettre fin à des attroupements entre bandes ou dans le cadre de leur activité de routine, ils sont régulièrement confrontés à des individus insultants et outrageants mais également violents qui n’hésitent pas à se regrouper pour prendre à partie les policiers ».
Pas moins de 5.358 policiers ont été blessés en mission en 2009, soit déjà une augmentation de 4,42% par rapport à l’année précédente. « Personne ne peut plus dire que la police n’ose pas aller dans tous les quartiers, quel qu’en soit le prix », conclut-on à la Direction centrale de la sécurité publique.